Qu'un méchant ait une longueur d'avance sur les gentils, c'est bien. Ca donne du suspense, un certain défi pour le héros. Mais que le méchant ait cette longueur d'avance parce que les gentils ont un QI de drosophyle, disons-le tout de suite: c'est nul. Et c'est malheureusement ce qui se passe dans ce film. Du début à la fin, Kirk enchaîne les décisions stupides, qu'il prend visiblement sans réfléchir (du moins je l'espère, car dans le cas contraire, ça serait très inquiétant pour ses neurones). On m'envoie en mission ultra-secrète en plein territoire klingon juste après m'être fait réprimander pour n'avoir pas suivi les ordre? Pas de problème. On me donne pour effectuer cette manoeuvre très délicate et (rappelons-le) censée rester secrète, 70 torpilles ultra-modernes qu'on vient de développer? Bah, ça sera efficace au moins. Mon propre ingénieur en qui j'ai confiance trouve ces torpilles bizarres et dangereuses? Je m'en fiche, je continue sans lui.

Mais comme il se doit, tout part en cacahuète. Le scénario en premier. Je dois bien avouer que je n'ai pas tout compris. Peut-être était-ce du au fait que, la révélation du grand méchant ayant été amenée comme un cheveu sur la soupe (oh, je ne suis pas menacé, mais je vous raconte ma vie et mes petits secrets comme ça, au passage), j'ai passé tout le film à me dire que ça n'était pas possible, qu'il avait forcément menti et que la vraie révélation allait venir. Peine perdue...
Parlons-en, d'ailleurs, du méchant. Interprété par Benedict Cumberbatch, on s'attendait à un truc génial, qui faisait froid dans le dos. Ce qu'on a à la place, c'est un premier plan sur le méchant qui ne dit rien, mais avec une musique TINTINTINTINTITNATTATOUUUUM qui dit très subtilement "attention, je suis pas sympa". Ca pose malheureusement le ton. Le héros est gentil mais stupide est incompétent (on se demande bien pourquoi il est capitaine - à moins que l'on ne récompense maintenant l'insubordination, l'insolence et surtout l'inconséquence), et ses sous-fifres passent tout le film, soit à essayer de le mettre en valeur, soit à réparer ses bourdes. Sans Spock, je pense que Kirk aurait déjà réussi à faire exploser deux fois le système solaire.
Heureusement, à la fin, on se rend compte qu'il a une utilité, ce petit James : celle de se suicider pour sauver son équipage pour réparer le moteur nucléaire. Comment ça, c'est une machine très complexe? Oh, je vous rassure tout de suite : sur ce modèle, il suffit de donner des coups de pied dedans, et tout refonctionne ! Je veux l'adresse de leur fournisseur.

Je ne peux pas parler de tout ce qui m'a choquée dans le film, ça me prendrait trop de temps et ça vous ennuierait. Ceci dit, si le scénario n'avait pas tenu uniquement à la stupidité des héros (s'il avait réfléchit deux secondes, il n'y aurait tout simplement pas eu d'histoire je pense), ça aurait sans doute été un bon film d'action sympa. Là, j'ai juste passé l'essentiel du film à soupirer devant tant d'aberration. Surtout que j'attendais beaucoup de Benedict Cumberbatch, et que son rôle est riquiqui et mal fichu. Il ferait éventuellement peur si tant est qu'on ne passe pas tout le film à s'interroger sur ses motivations, qu'on ne comprend d'ailleurs pas tellement à la fin. A qui en voulait-il vraiment? Star Fleet? Kirk? L'humanité toute entière? Peut-être cela a-t-il été dit, mais j'étais trop occupée à me cogner la tête contre le mur pour entendre.

Bon, enfin y'a pire. Comme After Earth, pour ne citer personne. Brrr.
ElCaracol
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le 17 juin 2013

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