One only Boss

Je dois bien avouer que je me suis lancé dans la vision de ce documentaire uniquement grâce à son titre aguicheur et la promesse d'évoquer le Boss, mais sans savoir quelle en était la teneur exactement. Ce qui est surtout abordé, c'est Springsteen vu par ses fans et, grossièrement résumé, ce serait un peu plus d'une heure de compilation de vidéo façon youtube où l'on assiste à des fans évoquant ce qu'est le Boss pour eux.

Forcément, dit comme ça c'est décevant, et ça l'est même, ce documentaire contient les qualités mais aussi, et surtout, les défauts de ce genre d'approche. Le côté humain du Boss est vraiment mis en avant, tout comme la sincérité des fans et des anecdotes parfois vraiment sympathiques (à l'image d'un fan d'Elvis que le Boss a fait monter sur scène pour interpréter deux titres du King, ou de celle, routière, ayant posé une caméra sur son pare-brise, évoquant comment Nebraska a changé sa vie), on peut même, toute proportion gardée, s'identifier à eux, notamment sur la façon dont la musique peut procurer des sensations, sentiments et dépasser le simple cadre d'une écoute. Pour ce côté-là, ainsi que les quelques apparitions du Boss himself, ça vaut le coup, surtout les passages en live (dont, en bonus et pas sur toutes les versions, un remarquable passage en duo avec Paul McCartney) et le rapprochement qu'il peut avoir avec son public et ses fans.

Alors, forcément lorsqu'on est fan du Boss, on reste un peu sur notre faim. Le concept est sympa mais ça reste bien trop maigre pour un reportage, il manque des images d'archives, des passages en concert, l'évocation des textes et de la vision de la vie, de l'humain et des États-Unis par Springsteen ou encore un point de vue sur sa carrière. Cette dernière est tellement riche, il y a tant de choses à aborder et de passionnant, que de ne rien, ou presque, avoir de tout cela, laisse songeur et surtout un sentiment de déception. C'est dommage, car il y avait de l'idée, mais toute seule, et sans rien pour l'étoffer, elle n'est pas forcément destinée à faire l'objet d'un vrai documentaire. Mais bon, je ne suis pas non plus trop difficile, ça reste plutôt sympa à regarder, surtout que je ne cache pas mon admiration pour Springsteen, que ce soit l'humain, ses textes (on ne dira jamais assez à quel point c'est un remarquable songwriter) mais surtout sa musique qui, tout le long de ses 45 années sur les routes, continue à procurer tant d'émotion et de sommets rarement atteints.

Il n'y a qu'un Boss, ça c'est sûr et si ce documentaire laisse sur la faim, notamment à cause d'un concept qui n'approfondit que peu de choses, il n'en reste pas moins intéressant, montrant à la fois ce qu'est un vrai fan jusqu'à l'excès, avec la passion et sincérité qui va avec, mais aussi une partie du côté humain de Springsteen.