"¯\_(ツ)_/¯"

Barbie, Barbie et Barbie s'ennuient à la fac et entre deux soirées défonce, elles ont envie de partir au Spring Break, pour encore plus de grosse défonce que d'habitude. Comme elles ont tout dépensés en défonce diverses, elles braquent un petit diner afin de financer leur voyage (c'était ça ou vendre des pâtisseries.) Elles trouvent ça rigolo, ça fait comme dans les jeux vidéos.
Elles embarquent Sélèna Gomez qui sortait de sa séance de prière et partent en bus avec elle. S'ensuivent des soirées de défonce, des images de gens en bikinis qui boivent de l'alcool, de la musique de jeuns et des plans ultra-léchés.
Et forcément, une descente aux enfers. (Sauf pour Seléna Gomez, qui a tellement fréquenté Mickey qu'elle repère facilement les clowns.)

Ce film fait partie de mon Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "C'est sûrement de la merde mais je suis curieux."

En tant que sujet d'étude :

Spring Breakers titillait franchement ma curiosité : certaines personnes disaient que ce film défonçait le teen-movie, d'autres qu'il s'agissait d'une grosse merde prétentieuse. J'ai rarement vu un film qui divise autant, que ce soit sur les sites de critiques où il atteint l'égalité parfaite ou dans mes éclaireurs Sens Critiques où la note va de 3 à 9 !

En effet, le film a au moins le mérite d'avoir un parti pris : l'utilisation de l'esthétique des clips de r'n'B afin de raconter une forme de décadence. Le film brasse tout les clichés que l'on trouve dedans : les bimbos en maillots, la violence, les rappeurs, le côté "gangsta, pognon et gun" afin de le subvertir. Il raconte le mélange improbable de l'esprit des Spring Break (des étudiants jeunes mais friqués venus se défoncer et faire la fête) et celui des "voyous" blancs qui squattent les clips de rap.

Le tout offre une esthétique ultra-léchée : plans aux couleurs pétantes et très contrastées, ralentis, effets d'images, sur-abondance de plans ultra-suggestifs. (C'est simple passé le premier tiers du film les filles ne quittent plus leur bikinis colorés.)

Autre chose notable, le casting est assez bon alors qu'il aligne des actrices considérées, elles aussi, comme des cruches, habituées au rôle de plantes vertes ou de gentilles filles. A noter que Séléna Gomez est littéralement dans le rôle de la gentille fille qui s'est retrouvé dans le stupre par erreur, ce qui est totalement ce qu'on attendait d'elle vu son passé chez Disney. Quant à James Franco, il est parfait en gangsta un peu con et lunatique, avec ses tresses et ses dents en fer, là encore, à des antipodes de son rôle de gentil garçon qu'il plantait dans les films Spiderman. (Mais le mec avait déjà fait ses preuves.)

Mon avis personnel :

Alors, je comprends les gens qui n'aiment pas. En effet, le film ne sort jamais de sa proposition principale : on voit des bimbos devenir des gangsters le tout sous forme de clip. Le film passe son temps à jouer de la dissonance entre les deux et si on n'accroche pas, ça devient globalement lassant. Notamment sur la dernière demi-heure où Faith, le seul personnage à avoir un semblant de background, s'est barré et tout ce que l'on voit, c'est un mec et ses bimbos en train de faire des braquages. On a compris le message du film, merci.

D'un autre côté, je comprends les gens qui aiment ce film. S'il est dans une démarche radicale, on ne voit pas pourquoi il en changerait. Si les filles semblent être interchangeable (j'avoue ne jamais avoir retenu leur prénom et avoir du mal à les différencier) et n'avoir aucune psychologie c'est sans doute totalement voulu, avec l'idée qu'elles finissent par jouer de ce côté "créature de rêve" pour se montrer encore plus vicieuses que les mecs. Ainsi, le final offre une overdose dans le côté "esthétique naïve de clip et de jeux vidéos sur scènes de meurtre" au point que j'avais l'impression de voir une adaptation live de "GTA Vice City" (qui compte d'ailleurs dans les sources d'inspiration de l'auteur.)

Mais du coup, c'est quoi mon avis sur ce film ? Hé bah heuuuuuuuuuuuuuuuuu......

Je suis divisé. D'un côté, j'ai maté ce film tout en faisant des blagues sur le fait que si je filmerais un Spring Break, ça serait pour totalement le déglamouriser et montrer des jeunes adultes qui vomissent qui sont bourrés à se pisser dessus et qui se mettent mal. Ca sentirait la merde et le mauvais plan. Mais d'un autre côté, ça n'est pas parce qu'un film part sur la proposition inverse de ce que j'ai fait que je dois autant le détester.

Je n'ai ni aimé ni détesté ce film : j'ai vu une idée de réalisateur et je l'ai vu se dérouler jusqu'au bout. Au final, ça m'a plutôt diverti, il y a un travail certain et de bons acteurs. Je me suis ennuyé devant bien d'autres films pourtant considérés comme des chef d'oeuvres, et pourtant ils faisaient bien moins débats que ce film.

Je vais donc mettre 6 (5 étant considéré comme une mauvaise note sur ce site) : C'est pas ma came, mais c'était pas inintéressant pour autant.