Spring Breakers par Zomas

Film OVNI tantôt très contemplatif tantôt survolté et extravagant le film m'a rendu confus et parfois un peu gêné mais c'était certainement volontaire de sa part.

Il prend un sujet classique, le Spring Break, et nous propose un regard de fascination et de découverte de soi au travers d'adolescentes un peu paumées et qui renferment une violence qui fait froid dans le dos. Au lieu de donner un regard désapprobateur à tout ce qui fait du Spring Break quelque chose qui m'est profondément aversif il exploite à fond la vulgarité, la débauche et l'hypersexualisation que peut découler de ces fêtes comme un idéal à atteindre pour les personnages. L'exploration de ces thèmes n'est pas tant l'objectif du film que la dégénérescence morale des personnages, pourtant très creux à la base.

Techniquement le film est une pépite avec une DA qui oscille entre le réaliste et le néon stylisé et une narration qui se permet des gimmicks très intelligentes comme des boucles, des flashforwards et flashbacks à tout va, quitte à ce qu'ils fassent office de foreshadowing, on ne sait parfois pas quel est le ton donné par une scène. Gros coup de coeur sur la scène du piano et le plan séquence "du fast food" pour rester évasif.

Le film est pour moi plus dans la démonstration que la narration mais si vous voulez assister à une débauche de démarche artistique foncez voir Spring Breakers.