Une île déserte, que ses habitants ont abandonné (pourquoi ?), avec un ciel toujours gris. Deux jeunes femmes seules au monde, l'une est malade (de quoi ?), l'autre pas. Elles boivent une eau distillée et mangent des crabes. Des drones les survolent en permanence, comme si quelqu'un les surveillait (mais qui ?). L'ambiance n'est pas à la plaisanterie dans Splendid Isolation, une allégorie inspirée par le confinement à la réalisatrice néerlandaise Urszula Antoniak. Le film exerce une certaine fascination de par son atmosphère mortifère et néanmoins lyrique, accentuée par une B.O baroque (Vivaldi et Purcell). Mais il reste beaucoup trop opaque et furieusement glacial, ce qui diminue l'intérêt pour une œuvre que l'on peut aussi bien catégoriser en science-fiction qu'en tragédie (romantique ?). C'est que la mort rôde dans les parages, aussi symbolique soit-elle, et menace le splendide isolement de ces héroïnes qui pourraient parfaitement être les dernières habitantes de la planète, bien que cette hypothèse, comme toute autre, n'est que du domaine de la pure conjecture. Quoi qu'il en soit, Splendid Isolation est un film d'art et d'essai, les deux termes trouvant en l'occurrence une véritable signification, mais bien peu destiné à remplir les cinémas d'une foule enthousiaste.

Cinephile-doux
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films inédits en salles à voir (ou pas)

Créée

le 4 mars 2023

Critique lue 22 fois

1 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 22 fois

1

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13