Je m'attendais à quelque chose de profondément imbuvable, mais en fait... c'est pas mal du tout. Plus que ça encore, c'est franchement sympa, à condition de passer outre le côté teenage movie et d'avoir les références.
Pour cette troisième version cinéma du héros (on va passer sous silence les étrangetés qui ont plus ou moins existé avant Raimi), nous retrouvons un Peter Parker adolescent, dans son lycée du Queens, en proie aux problèmes de son âge : les filles (Liz Allen), les emmerdeurs (Flash Thompson), les obligations stupides (concours nationaux et autres clubs)... et en proie à d'autres soucis moins habituels, puisqu'il est Spider-Man. Tony Stark l'ayant pris sous son aile et lui ayant offert un costume high-tech, le jeune héros brûle de faire ses preuves, et se jette à corps perdu dans la lutte contre le crime, au mépris des consignes qu'il a reçues. Il découvre alors qu'un groupe de hors-la-loi s'est spécialisé dans le vol et la vente d'armes high-tech (particulièrement les restes de l'invasion chitauri), dirigé par un certain Toomes, doté d'une armure faisant étrangement penser à un vautour...
Ce Homecoming est avant tout une lettre d'amour aux fans, et ça se sent : ce Spidey utilise une toile en cartouches, a de la toile sous les bras, utilise son sens arachnide et est équipé de Spider Tracers. Son histoire est la fusion des débuts classiques de Peter Parker et de son alter-ego de l'univers Ultimate, et on rencontre plein de personnages des comics : le Vautour, le Shocker, le Scorpion, le Tinkerer (qui bricole de la technologie alien, comme dans sa toute première apparition), Liz Allen, Flash Thompson, MJ, Betty Brant, May (et des références au reste de l'univers Marvel, notamment Damage Control)... mais surtout, le ton originel de Spider-Man est respecté, avec un Peter Parker impulsif qui commet plein d'erreurs, des situations de quiproquo, l'importance de sa double-identité, le ton décalé lié à l'intrication de la vie de Parker avec les déboires de Spider-Man... pour les habitués des comics, il y a beaucoup, BEAUCOUP de chouettes petites références.
Là où le bât blesse, c'est dans la construction teenage movie difficile à supporter du film, mais... quand on regarde le tout début du comics, c'est assez similaire. Et si la voix criarde de Tom Holland est un peu pénible au début, on ne peut qu'admirer les efforts que met l'interprète pour se couler dans le personnage. Et puis, c'est vrai, Peter Parker est chiant et geignard, ce qui en fait un chouette personnage, c'est qu'il ne se laisse pas faire pour autant, et qu'il évolue dans un monde assez absurde, ce qui est ici respecté.
Ajoutons à cela la pelletée de références diverses et variées (Michael Keaton qui joue le Vautour, référence à Birdman, qui est clairement une référence au Vautour d'origine... c'est juste énorme!, des tas de clins d'oeil étranges à Community, en particulier le choix de Martin Starr pour faire le prof coach du concours national, avec une ligne de dialogue qui référence son rôle dans la série, et des tas d'autres choses que je n'ai plus en tête maintenant mais qui m'ont beaucoup amusé), et on tient finalement un film qui joue sur un tas de niveaux.
En fin de compte, même si la cinématographie se contente de faire le job et que le scénario global est assez convenu (le héros immature apprend le vrai sens de sa condition et prouve en même temps sa valeur à son mentor), les objectifs du film sont remplis : faire vivre Spider-Man dans le MCU, et le faire correctement. Moi qui ai toujours été un fan du Spidey de Raimi et Tobey Maguire pour des raisons qui me sont propres, je dois bien reconnaitre que Homecoming, tout en proposant une version différente du personnage, a su trouver une légitimité.
J'avoue que je suis impatient de voir ce Spider-Man grandir et passer par toutes les étapes de la vie de son homologue de papier.