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Faute de parti pris, tant dans l’intention que dans la réalisation, Farrugia livre une vague comédie sans peps ni saveur qui peine franchement à emporter.


Pour son septième long métrage SOUS LE MÊME TOIT, Dominique Farrugia réunit Louise Bourgoin et Gilles Lellouche pour interpréter Delphine et Yvan, un couple en instance de divorce contraint de continuer à vivre ensemble pour des raisons financières. Instantanément on pense au très sympathique premier long-métrage du réalisateur, Delphine 1 – Yvan 0. Mais malheureusement pour ceux qui avaient été conquis par celui-ci, la comparaison s’arrête aux prénoms des protagonistes…


Autant se le dire d’emblée, le seul point fort de SOUS LE MÊME TOIT réside dans le choix efficace du casting. Qu’il s’agisse du couple ou de la famille (enfants et belle-mère), il est indéniable que le tout fonctionne à merveille. Certes la psychologie des personnages n’est pas très développée, mais les comédiens leur impulsent une énergie convaincante et parviennent à créer des interactions entre eux parfaitement réalistes. Là où Dominique Farrugia a été malin et sauve son film, c’est que la star du film est Gilles Lellouche, officiellement labélisé « objet de fantasmes » dans le récent Rock’n Roll de son ami Guillaume Canet. SOUS LE MÊME TOIT ravira donc ses admiratrices au-delà même de leurs espérances tant il n’y a que lui sous toutes ses coutures, usant et abusant de son charme, jusqu’à cette fameuse scène où il se dévoile dans le plus simple appareil sous le regard effaré de sa belle-mère. C’est uniquement ce charme ou cette sympathie qu’il dégage qui permettent d’ailleurs d’éprouver un peu d’empathie envers un personnage qui ne fait rien pour, tant il est mou et inactif.


Le casting offrait donc un socle plutôt solide au film (si ce n’est le choix de Manu Payet qui interprète toujours le même type de personnages au point que cela en devienne vraiment lassant), mais c’est sur le fond que le bas blesse. Pour une fois, le réalisateur est resté trop timide dans ses choix et ne confère l’empreinte de sa personnalité à aucun moment du film. Cette absence de choix ( quant au registre notamment) lui ôte tout intérêt. SOUS LE MÊME TOIT traite pourtant d’un sujet de société riche à exploiter. Dominique Farrugia s’étant inspiré d’un article dans Libération expliquant que 60% des couples divorcés parisiens étaient obligés de vivre sous le même toit à cause d’un manque d’argent. Malheureusement, on ne se situe ni dans le drame ou l’analyse psychologique – tel que cela avait été traité par Joachim Lafosse dans L’économie du couple -, ni dans la franche comédie trash ou potache comme on aurait pu s’y attendre. Au contraire, et de façon très ennuyeuse, le film reste une sorte de no man’s land parfaitement inutile, puisqu’aucune émotion ni réaction n’est suscitée chez le spectateur (mis à part quelques rares sourires).


À rester coincer entre deux chaises sans y aller franchement dans un sens ou dans l’autre, Dominique Farrugia nous livre ainsi un film décevant par la platitude que cela induit dans l’écriture aussi bien que dans le rythme. SOUS LE MÊME TOIT, sans être distrayant, n’a pas pas non plus le mérite de proposer autre chose qu’une analyse basique du phénomène de société mais il reste agréable, par moments, de déambuler dans les allées fleuries ou entre les charmantes maisons de ce quartier du 18ème arrondissement de Paris, à travers un soleil et une atmosphère enveloppante. Dommage que son réalisateur se soit donc contenté d’aborder chaque scène (y compris celle du règlement de comptes avec les amis) de façon trop superficielle, car en « poussant le curseur », il y avait sans nul doute matière à toucher le spectateur de différentes manières.


Par Stéphanie Ayache pour Le Blog du Cinéma

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le 22 avr. 2017

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