Il était une fois Georgi et Lisa, lui joueur de football, elle étudiante en médecine. Un jour, dans une rue de Koutaïssi, ils se rencontrent et tombent amoureux, se donnant rendez-vous le lendemain. Cependant, un sort jeté sur eux dans la nuit les fait se réveiller dans un corps étranger, leur donnant une apparence tout à fait différente. Ignorant que l'autre a connu le même sort, ils ne se reconnaissent pas et attendront en vain. Tous deux finissent par travailler pour le gérant du même café, se voyant tous les jours sans se rencontrer vraiment.


Le titre du film "What do we see when we look at the sky?" est significatif de la longue balade à la fois féérique et bien ancrée dans le réel des habitants de Koutaïssi - les écoliers, les amateurs de football, les chiens bâtards. Le scénario est un choix osé, comme flottant hors sol, hors du temps, hors du contexte socio-politique de notre époque. C'est un film qui prend le temps, une démarche précieuse dans le monde pressé dans lequel nous évoluons. Il n'empêche que certains moments semblent peser en longueur car ils sont excessivement contemplatifs.

Le degré de précision, d'attention portée aux paysages, aux objets, aux bruits, est remarquable. Cela est notamment le cas pour la scène du générique de début ou encore le jeu de football, où les expressions des enfants sont minutieusement exposées.


Conte de fée contemporain, le film charme par ses propositions innovantes: l'adresse directe au spectateur, la personnification des objets à l'image de l’égout, un des annonciateurs du sort jeté à Lisa et la voix narrative. Calme et posée, elle est centrale au film car elle est celle qui introduit l'équipe de réalisation du film, en quelque sorte eux aussi des personnages du film. De fait, c'est le processus de création, c'est l'art qui déjouera finalement le sort, en élément de résolution de notre conte de fées.

Nuwanda_dps
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le 17 mai 2022

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Emilie Rosier

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