Sélectionné à la Semaine de la Critique Cannes 2020, Sous le ciel d'Alice est un film que je suis allée voir d'abord pour Alba Rohrwacher (dont je suis fan) et ensuite parce qu'il avait l'air fort sympathique de par son affiche et son titre.


Les parents et les grands-parents de Chloé Mazlo lui ont toujours décrit le Liban d’avant-guerre comme un paradis où ils menaient une vie heureuse sous un soleil omniprésent qui, quand la guerre civile a débuté s'est effondré brutalement. C'est par le récit familial de ce conflit que l'origine de Sous le ciel d'Alice a donc été trouvée.


Son premier court-métrage, Deyrouth (2009), racontait déjà la fascination de la réalisatrice pour ce pays. Il racontait son voyage initiatique vers la contrée de ses racines. C'est au fil des années seulement qu'elle a décidé de s'intéresser plus en détails aux destinées des membres de sa famille, à leurs souvenirs et à la manière dont ils avaient vécu le conflit. Sous le ciel d'Alice, qui est son premier long-métrage, est un mélange de toutes les anecdotes qu'on lui a racontées.


Ce qui est très beau dans ce projet c'est à la fois le travail sur la mémoire mais aussi et surtout, le fait d'associer faits réels et fantaisie. En effet, le film est loin d'être tragique. Alice, le personnage principal inspiré de la grand-mère suisse de la cinéaste, est un vecteur de positivité, de liberté et de romantisme. Par son énergie et sa confiance en la vie, on garde espoir et on se dit que tout va s'arranger.


Selon moi, cette chaleur humaine, est palpable non seulement par cette héroïne mais aussi par la mise-en-scène. Le choix de travailler avec de la pellicule est particulièrement judicieux puisqu'il apporte une palette de couleurs sublime devant laquelle s'émerveiller et se rapproche de l'image des photos familiales des années 70.


Avec ce film, le but de Chloé Mazlo n'était pas de faire une oeuvre naturaliste ou réaliste, bien au contraire. On est davantage dans la féérie, le rêve et c'est cet aspect là qui m'a complètement emportée et ravie. Cette gaité on la retrouve notamment grâce à l'utilisation de l'animation en stop motion pour certaines séquences. Un autre outil qui m'a beaucoup plu!


Pour la mixité des techniques utilisées, pour l'étendue des émotions éprouvées, pour son côté burlesque et solaire, pour sa douceur mais aussi pour sa gravité, pour sa finesse et j'en passe, Sous le ciel d'Alice est un film à voir au plus vite!


Anecdotes :
1. Hormis les deux acteurs principaux, toute la famille est composée uniquement de comédiens libanais.
2. Le film n'a pas été tourné au Liban. L'appartement a ainsi été construit dans les studios de Bry-sur-Marne, les autres intérieurs en région parisienne et tous les extérieurs à Chypre.

SybilleGuerriero
7

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Créée

le 31 mars 2022

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