Aujourd'hui, comme tous les samedis matins, je suis allé faire mes courses hebdomadaires. Au sortir du parking de l'hypermarché, une voiturette conduite par une vieille barbe a l'air d'être bridée à 30km/h, mort aux vieux, me dis-je ! Lorsque celle-ci bifurque enfin, je reprends possession de la route, je suis libre de rouler à mon rythme, au bon ! non ! j'oubliai bien vite que souvent, comme les trains, un vieux pouvait en cacher un, et même beaucoup d'autres. A peine avais-je le contrôle total de la chaussée qu'une vieille chèvre, ayant oublié les raisons de son existence et le code de la route, se pressa de rentrer sur mon territoire en toute illégalité ; c'est par un grand coup de klaxon que je parviens finalement à m'imposer, à apeurer le sénile personnage qui paniqua devant un tel grondement et s'arrêta brusquement dans son mouvement. Aussi eussè-je apprécié que ce puissant bruit mêlé à la confusion d'un comportement fautif prenne le pas sur la vie de cette marginalité qui manqua de peu de m'accidenter, mort aux vieux, redis-je.
Mort aux vieux, c'est en tapant ces mots sur un célèbre moteur de recherche que je tombe sur un article de Marianne. Celui-ci fait mention du film Soleil vert et en donne un bref aperçu synoptique emballant.
Ainsi m'empressè-je de visionner un contenu au scénario des plus intéressants, conforme à mon idée selon laquelle les vieux devaient mourir. Cela faisait un sacré bail que l'aventure cinématographique ne me tenta. Au vu de la note, nul doute qu'il me prit sitôt de rebailler. En effet, ce film est catastrophique, non parce qu'il annonce une catastrophe, plutôt se positionne-t-il dans les tréfonds de la médiocrité. Le scénario présenté n'a rien à voir avec la furtive narration qui m'en fut faite, nous trouvons-nous face à un film des plus banals qui se vautre dans la facilité scénaristique : une enquête sur un meurtre avec une romance, de la baston, des découvertes, du pathos, pour se conclure sur l'affrontement final et les révélations. Le jeu des acteurs est terriblement mauvais, était-ce du théâtre ou du cinéma, les gestes compassés des personnages, l'absence d'émotions, c'en fût devenu ridiculement comique. S'interroge-t-on sur le choix des scènes, sur la superfluité qui se dégage de l'oeuvre, où rien ne se passe que sur les dix dernières minutes. Le caractère grotesque de la romance démontrera combien le script fut imaginé hâtivement, les canevas pornographiques n'auraient rien à lui envier. Mort aux vieux, d'accord, mais surtout mort AU vieux.