Écumant tout ce qui peut vendre un DVD à vil prix dans ma quête des plus improbables films Sizzle Beach USA fait partie de ceux qui reviennent très régulièrement dans les enseignes de produits d’occasion. Qu'est ce qui pousse autant de gens à s'en débarrasser ? Vendu sur la promesse d'un Kevin Costner, qui n’est qu’un rôle secondaire, sa jaquette narre le script mais atténue l'aspect majeur du film, tout au plus annoncé comme « sensuel » : il n’est pourtant pas loin de l'érotisme.


Le film de Richard Brander vient des écuries de la Troma, une maison de production assez peu connue car mal distribuée par chez nous, mais responsable de nombreux films assez extravagants, flirtant avec le mauvais goût, ce qui en fait tout le sel. Une production estampillée Troma, c'est donc la promesse d'un film peu conventionnel, basé souvent sur un seul argument principal, ici la nudité des actrices.


Saluons donc Terry Congie, Leslie Brander et Roselyn Royce, les interprètes principales. Leurs rôles se croisent par hasard dans leur escale à Malibu où l'une d'entre elle connaît de la famille et où elles vont pouvoir être hébergées. L'une est mordue de sport, et veut devenir coach sportive. L'autre est fan de vieux cinéma et veut devenir actrice. La dernière est chanteuse, et un concours musical pourrait la faire connaître, c'est elle d'ailleurs qui concentre les attentions du film. Toutes vont rencontrer différentes personnes, certaines évoluant de l'un à l'autre de ces différents milieux.


L'accent est donc mis sur les aspirations de ces femmes, leur désir d'indépendance professionnelle et de reconnaissance de leurs capacités. Je me suis laissé allé à la réflexion pendant le visionnage que le film avait un cachet féministe. Bien sur, il échoue au test de Bechdel, puisque ces trois jeunes femmes sont très vite caractérisées par des rencontres amoureuses de leur côté, qui influenceront d'ailleurs leur carrière professionnelle.


Et, surtout, leur plastique n'échappe jamais trop longtemps au regard. Que ce soit dans leur intimité, ou à partir du moment où elles acceptent de se dévoiler devant leur compagnon. Ce sont des corps qui correspondent aux critères de cette époque : élancé, souvent bronzé, avec quelques poitrines refaites, l'image cliché du top model californien des 80's. Mais avec tout de même quelques très belles femmes, ne nous mentons pas.S'il est impossible de nier que toutes ces scènes sont là pour un autre but que le plaisir de l’œil, ce sont des corps qui ne sont pas avilis. La prostitué qui croise leur route est le personnage avec le caractère le plus affirmé, qui décide de sa sexualité tarifiée. Cette nudité est apportée par les personnages féminins, elle n’est pas malsaine.


Pour autant, il ne faudrait pas croire que le film soit bon. Les aspirations de nos trois héroïnes se déroulent sans grand temps fort,s dans une même langueur, peut-être propre à ce climat californien. Un certain optimisme et une envie de croquer la vie tempérés par une chaleur étouffante. L'univers de la côte ouest. Mais monotone. Le film est mis en musique par de nombreuses chansons folks, qui sont supposées apporter de l'épaisseur au film, mais dont les ritournelles lassantes se rapprochent de la berceuse. Toujours cette histoire de monotonie, et dont la principale interrogation reste de savoir jusqu'à quel point elle a été voulue. Car, en dehors de ça, la camaraderie entre les trois jeunes femmes fonctionne, et les quelques traits d'humour méritent un léger sourire.


Film voyeur mais pas racoleur, qui nous présente trois femmes aux ambitions fortes mais aux parcours sans grands éclats, Sizzle Beach USA étonne. Mais pour un public moins habitué et peut-être trompé par la jaquette, il n'en aura peut-être pas vu certaines de ses nuances. D'autant plus que le DVD édité ne propose qu'une VF aux forts accents nanars. Mais puisqu'il ne faut pas considérer l'histoire comme l'élément principal à suivre, il faut en apprécier sa bonne humeur et sa nudité pleine de vie.

SimplySmackkk
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le 22 juil. 2019

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