Dec 2009:

Bon, c'est fait : j'ai vu un film d'Erwin C. Dietrich du temps où il était avant tout le cinéaste suisse spécialiste des sexy comédies montagnardes, alpines devrais-je dire. Je pense qu'on ne m'y reprendra pas plus, à moins que ma libido ne me perde, une fois de plus.

Car c'est très mauvais. Je ne vois pas ce que l'on pourrait retirer de positif de ce film. La plastique des jeunes femmes laisse à désirer, exception faite de Brigitte Lahaie. Je ne l'avais jamais vue aussi jeune et elle est dotée d'un physique remarquablement avantageux. Son visage est très agréable, doux. Le réalisateur a manifestement songé à capitaliser sur de nombreux plans sur la superbe poitrine de la dame. Voilà, c'est à peu près tout. Le reste est nullissime.

L'humour se rapproche de celui de Benny Hill qui passe d'ailleurs pour un intellectuel et un habile faiseur à côté de la platitude de ce scénario et la lourdeur de la mise en scène. On aura ainsi droit au fameux gag de l'interactivité entre la téléspectatrice et les personnages qui passent à la télévision. L'autre gag du film (il y en a deux et c'est bien suffisant) joue du comique de répétition de façon si lente qu'il en devient tout de suite rasoir : il s'agit de l'adultère de la femme du maire pendant les réunions du conseil municipal. Tour à tour, tous les élus arrivent en retard au conseil faisant un détour dans l'épouse du maire. On débat dans ce conseil essentiellement de l'amoralité des six suédoises qui dirigent la station service et qui ne servent pas que de l'essence. On évitera de trop gloser évidemment sur la crédibilité du scénario : les filles passent leur temps à des occupations dénudées. Elles se mettent au point un vélo d'appartement doté d'un godemiché dans la selle ; elles baisent avec les clients, bien entendu ; elles courent toutes nues dans la forêt. Toutes ces saynètes sont filmées de manière extravagante. Certaines scènes de cul sont à la limite du porno -sur l'une d'elle, je me pose vraiment des questions- et on est surpris par les innombrables plans sur foufoune qui nous sont proposés. Quand elles courents dans la forêt sous le regard concupiscent des voyeurs que tous les hommes sont -même ceux comme moi qui regardent de tels films, ne nous leurrons pas- on a droit à d'interminables ralentis qui sur l'échelle de l'ennui battent de peu les séquences du vélo d'appartement sur lequel toutes les filles s'asseoient l'une après l'autre, à la queue-leu-leu. Alors on pourra toutefois s'amuser de l'indigence et de l'incongruité de certains dialogues : à l'une de ces demoiselles qui lui propose d'aller se détendre dans sa chambrette, un client trouve bon de répondre que cela lui semble "valable". Mais très vite, on se lassera à coup sûr. C'est également ce que l'on peut prédire de la musique disco bon marché que l'on retrouve dans tous les navets et nanars de cette époque.

Sans moyen, sans talent, sans scénario et sans comédiens, le film ennuie la plupart du temps mais est bien représentatf de ces navets tournés à la pelle pour pas un rond et une audience médiocre. A écouter avec la version française et ses nombreux décalages (dans tous les sens du terme).
Alligator
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le 30 mars 2013

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