Drôle de fable écolo issue du cinéma de science-fiction des années 70, "Silent Running" est doté d'un certain charme délicatement suranné qui ne peut compenser la faiblesse du contenu. Le message, évident, est loin d'être idiot ou révolu ; mais quand on voit Bruce Dern débarquer en toge blanche / djellaba new-age pour prêcher la bonne parole à mi-chemin entre un hippie et un missionnaire, il y a de quoi s'esclaffer. L'idée de la végétation entretenue sur un vaisseau spatial en attendant un hypothétique retour sur Terre est plutôt bonne, mais pas suffisamment exploitée : une fois la première partie et la folie du protagoniste consommées, il n'y a plus grand chose à se mettre sous la dent. Le dilemme moral (sauver la végétation, désobéir aux ordres, sauver sa peau) n'est pas convainquant, et la progression psychologique du protagoniste (articulée autour d'un glissement vers la folie) qui perd tout espoir de voir ses rêves écolos réalisés ne l'est pas plus. Et puis, quand même, le coup du manque de soleil à l'origine de la décrépitude des plantes perçu comme une révélation voire une idée de génie, c'est quand même un gros morceau à avaler...


Les effets spéciaux dans l'ensemble tiennent encore la route aujourd'hui, même s'ils ne sont pas à la hauteur de ceux de 2001 (date de l'action du film de Trumbull), sur lequel avait travaillé le présent réalisateur. Probablement que Kubrick y était pour quelque chose dans le rendu final... Certains passages sont même franchement ridicules (ou gentiment désuet, c'est selon), mais le design des robots est plutôt sympa. Je leur trouvais même un petit côté humain, sans trop savoir pourquoi... avant d'apprendre qu'ils étaient animés de l'intérieur, par des acteurs amputés des jambes. Forcément.


Pour le reste, on n'a aucun mal à imaginer ce film comme une source d'inspiration pour beaucoup d'autres, de Wall-E (protection de la nature sur une planète désolée) à Moon (gestion de la solitude accompagnée d'un robot). Et pourquoi pas d'autres robots, comme R2D2.


[AB #109]

Morrinson
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le 26 juil. 2016

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