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7.6
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Documentaire de Christopher Kenneally (2012)

Etat de l'art du cinéma numérique

Ce documentaire d'une heure et demie présente l'évolution de la technologie numérique dans le monde du cinéma, dans un premier temps du point de vue du directeur de la photo, puis de l'ensemble de l'industrie : du réalisateur au producteur, pendant la prod puis en post, pour la diffusion puis le stockage.

On avance grâce à un montage croisé de nombreux intervenants (de différentes professions dans le milieu) ce qui permet de présenter un casting de fou furieux : Fincher, Soderbergh, Scorcese, Rodriguez, Lynch, Linklater, Lucas, Boyle, Nolan, Cameron, von Trier etc pour les réalisateurs (oui, l'ordre choisi n'est pas un hasard) ; mais aussi Michael Ballhaus, Vittorio Storaro, Vilmos Zsigmond, Wally Pfister, etc pour les DP. Mais bizarrement, pas de Coppola, pas de frères Coen, pas de Spielberg, pas de Deakins... Passons.

Ok, on apprend quelques trucs, mais le coeur du documentaire est réellement de nous présenter le point de vue de chacun des interviewés au cours de l'évolution (et l'amélioration) de la technologie. Beaucoup aiment le fait que le numérique permette d'afficher sur des écrans de sortie ce qui est filmé en direct et de pouvoir le rejouer après. D'autres apprécient l'absence de coupure nécessaire pour changer la bobine de pellicule sur la caméra. Certains n'aiment pas le rendu des couleurs. L'introduction de la 3D (oh noes). La démocratisation grâce aux DSLRs et la victoire de la quantité sur la qualité. Bref, il y a de tout. Mais globalement, c'est du obvious.

Les questions sensibles ne sont malheureusement pas abordées : est-ce que suivre le tournage sur un écran 20" (voire même 40") et non en visu permet quand même au réalisateur de s'assurer de la qualité des performances d'acteur ? Pour quel type de film, ou d'histoire, utiliser du numérique ou de la pellicule ? Les problèmes de la résolution lors des transferts (il y a 3 ans, le 2K était la norme pour du numérique. Cette année, RED introduit le 5K). La perte de vitesse de la 3D (oh yes).

Mais le documentaire présente un rythme tellement soutenu que l'on ne se pose pas vraiment ces questions lors du visionnage. Ce qui est dit est suffisamment intéressant pour plaire à toute personne attirée par la technique du cinéma.

Le gros problème vient de la fin du documentaire : tout tombe à plat et c'est bien dommage. Aucune ouverture nouvelle au sujet n'est présentée, aucune nouvelle piste de réflexion n'est lancée. Le film finit sur le fait que, au final, ce qui importe est de raconter une histoire du mieux possible et pas de se préoccuper de la technique que cela implique. Mouais. Thank you Captain Obvious.

PS : Par contre, s'il y a bien une chose que ce documentaire m'a donné envie de voir, c'est l'intégralité de l'interview de Fincher (peut être même celle de Sodergergh à la rigueur), grand partisan du numérique, qui est ici tronquée au strict minimum (trop de gros mots, j'en ai bien peur). Dommage.
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Créée

le 11 sept. 2012

Modifiée

le 11 sept. 2012

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