Si familier, si différent (Entre début prometteur et ensemble déceptif)

J'ai été surpris, comme beaucoup je pense, lorsque j'ai appris que Les ailes du désir avait eu une suite, intitulée Si loin, si proche. Disons le tout de suite. Est-ce que Les ailes du désir avait vraiment besoin d'une suite : pas vraiment.


Le premier opus nous laissait certes avec quelques questions, mais marquait une fin plutôt décente à lui seul. Et pourtant, apparaît quelque années plus tard, Si loin, si proche.


J'avoue que j'ai été moins convaincu. Là où le premier se veut sérieux, sa suite se prend bien plus au second degré. Et c'est très déstabilisant.

Parce que Les ailes du désir instaure une certaine atmosphère de par sa narration, son esthétique.

Si loin, si proche brise la plupart de ces points.

Comme si on cherchait à faire l'opposé de ce qu'avait fait Les ailes du désir.


L'ambiance est plus sombre dès le début (solitude de Cassiel , environnements plus délabrés...)(je trouve d'ailleurs la mise en scène de la scène d'ouverture plutôt sympathique (musique sombre, gros plans sur la statue d'ange avec Cassiel à son sommet)) et se verra allégé par cet aspect comique (qui ici remplace toute cette approche poétique du premier, et qui je dois le dire m'agace à force. Le comique se limite à : Cassiel est débile et se comporte comme un ivrogne, regarder ! Bref c'est lourd). L'histoire est plus centrée sur ce qu'elle raconte, elle ne part pas dans tous les sens et reste focus sur ses protagonistes (l'un des seuls points positifs).

On utilise aussi cette transition noir et blanc à couleurs, et c'est vraiment moins maîtriser qu'auparavant. C'est fait de manière un peu aléatoire jusqu'au passage de Cassiel à sa vie humaine.


Parlons d'ailleurs de cette scène. Elle est ignoble.

On voit clairement le fond vert, et on a le droit à une rotation insupportable de l'image avec Cassiel qui fait une tête plus que ridicule. Mais cette scène est cruciale dans l'histoire.


Je voudrais parler vite fait de la fin, et de l'histoire en général. Attention spoilers.


Cassiel ne choisit pas de lui-même de passer du côté des humains. Il le fait dans la précipitation, afin de sauver une petite fille qui aurait dû mourir. Dû à cela, tout au long du film, un personnage mystérieux du nom d'Emit Flesti n'a de cesse de parler de temps à Cassiel. Voilà ce que j'en comprends d'après la fin. La petite fille qui donc devrait être morte empêche donc Cassiel et cette fille de rester tous deux en vie. Ce qui explique la mort de Cassiel à la fin. La boucle est bouclée.

Et sur cette partie-ci, j'aime bien l'histoire.


Mais la plupart du temps, ça part vraiment loin.

Que ce soit avec cette histoire de trafic d'armes et de films, ou encore la façon dont ils vont se débarrasser de ces fameuses armes.

Ou alors on n'exploite pas assez certains éléments. J'ai bien aimé les personnages de Willem Dafoe et de Nastassja Kinski, mais ils ne sont pas assez clairs. Ils restent trop vagues et mystérieux. Ce qui est un peu dommage.


Si je dois conclure vite fait, j'ai été parfois un peu gêné de la direction que prenait le film. On a un peu cette impression de fan service avec tous les personnages du premier qui finissent par se réunir. Et je ne vais pas mentir, quand on a apprécié le premier, ça fait quand même quelque chose. C'est plaisant d'une certaine manière. Et la fin a son impact. Ce film n'était pas obligatoire, ni forcément attendu plus que ça de mon côté. Il est moins bon, clairement. Et apparaît un peu comme un ovni mit à la suite des ailes du désir. Mais on en apprécie tout de même le visionnage, par nostalgie du premier (nostalgie de 2 jours de mon côté, en effet).




JustEhra
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le 27 avr. 2024

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