Fan de l'oeuvre de Conan Doyle, je suis les films de Guy Ritchie sur ce cher Sherlock Holmes avec attention.

L'avantage de ces films, c'est que dès les premières minutes on comprend que toute tentative de comparaison avec l'oeuvre originale est totalement injustifiée. Car Guy Ritchie exprime la vision qu'il a de Sherlock Holmes. Il n'essai pas d'adapter fidèlement.


Parlons donc du film...

Première remarque: Ça fait BOUM!
Je n'irais pas jusqu'à traiter Guy Ritchie de Michael Bay-bis niveau pyrotechnie, mais il y a de la rivalité dans l'air!

Par exemple:
Nos héros courent dans la forêt pour s'enfuir?
Quoi de mieux que d'utiliser un énormeeeeeeee canon pour les arrêter! En deux deux, les réglages sont fait et ça fait un BOUMMMMMMM, mais alors un gros BOUMMMMM! Et comme par hasard, ça tombe pas loin de nos héros... Certains y vont à la mitraillette, d'autres y vont au canon lourd...

Sinon, je n'ai jamais vu autant de déclencheur d'armes à feu!
Certes, c'est beau visuellement mais... des fois on a juste l'impression qu'un petit tir au pistolet a le même effet qu'un bazouka... MAIS, MAIS...POURQUOI?
Dans la vraie vie, un pistolet ça fait: "Pan!"
Chez Guy Ritchie ça fait: "Pichssssss, cruckcruk, issss, crou, BOUMMMMMMMM!

Passons...

Le personnage légendaire de Moriarty apparaît.
Et je ne sais pas comment ( même si j'ai une petite idée ), mais le personnage n'a vraiment aucun charisme! Imaginez un Ewok à la place de Dark Vador, voila votre méchant dans Sherlock Holmes 2!
Au lieu que le spectateur se dise: "Whoaa!" à chaque apparition du Pr Moriarty, nous avons un "Tiens revoilà le vieux barbu..."
Guy Ritchie a cassé le mythe! Grrr!!

Sinon...

Je ne sais pas pourquoi, à chaque film il sauve le monde!!!! C'est un James Bond des temps anciens ma parole!
Sherlock Holmes c'est à la base un type qui résout des enquêtes de meurtres, d'affaires étranges assez sympathique.
C'est comme ça qu'on l'aime.

Je crois bien que les plupart des critiques que l'on peut faire de ce film, c'est bien cette extrapolation. Tout est plus gros, plus grand, plus impressionnant. Cela donne un côté "cinéma qui en met plein la vue" qui est très critiquable.



À part tout cela, on peut reconnaître à Guy Ritchie de nous proposer une vision très personnelle du détective. Même si dans ce deuxième film, il n'apporte pas grand chose de plus que dans le premier.
Il impose un univers, une ambiance et il s'y tient.

Il y a deux passages qui fournissent un pic d'émotions. Et ce ne sont pas les BOUM BOUM qui les fournissent.
Ce sont quand l'intrigue revient sur le côté plus cérébral de l'histoire.

Le premier pic, c'est quand Holmes a tort, mais il s'est bien trompé. C'est dans l'opéra quand il se rend compte que Moriarty l'a mené sur une mauvaise voie. Le final de Don Giovanni a lieu au même moment sur scène et ça colle incroyablement bien à la situation. Tellement bien que je ne me demande pas si ce choix de musique n'est pas fait exprès... Car dans le final de Don Giovanni, le Commandeur qui représente la Mort, vient dire à Don Giovanni: "Tu t'es assez joué de moi, tu as perdu!", on pourrait dire que Don Giovanni c'est Sherlock Holmes et que le Commandeur c'est Moriarty. Cette impression de mise en abîme est renforcé par le fait, que même en dehors du théâtre la musique continue.
Ou c'est un coup de chance, du hasard, ou alors Guy Ritchie a voulu donner une seconde profondeur dans les émotions.
En tout cas, c'est bien.

Le deuxième pic, c'est quand Sherlock et Moriarty joue au échecs et exposent leurs plans respectifs qui est en marche.
Je me serais cru dans Death Note, l'un à un plan de dingue, mais l'autre à réussi à comprendre le plan et à l'outrepasser et l'autre a compris que l'autre à compris son plan de dingue et il fait un plan pour outrepasser le plan qui outrepasse le plan de base.

Sinon ya quand Moriarty et Sherlock Holmes font le grand plongeon. Mais c'est le climax du film donc il est normal de trouver un pic d'émotion à ce moment là.

À propos de ce plongeon. Le principe est un emprunt à la célèbre nouvelle où Holmes se tue (ou pas) avec Moriarty. Clin d'oeil pas très subtil mais clin d'oeil quand même.
Sinon, le deuxième clin d'oeil est l'apparition de Mycroft le frangin de Sherlock Holmes, planté par Stephen Fry. Même si cela manque encore parfois de subtilité...


Donc, un film qui se tient. Ce n'est pas du grand cinéma. C'est divertissant à des moments, malgré une intrigue inutilement compliquée.
Mais je ne suis pas sûr qu'un troisième film soit utile... Que Guy Ritchie laisse la main à un autre et que cet autre propose un truc nouveau. Une nouvelle vision, moins explosive je l'espère...
DrSubj
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Il faut dramatiser la scène, mettons du Mozart!

Créée

le 24 janv. 2012

Critique lue 247 fois

DrSubj

Écrit par

Critique lue 247 fois

D'autres avis sur Sherlock Holmes : Jeu d'ombres

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
TheScreenAddict
2

Critique de Sherlock Holmes : Jeu d'ombres par TheScreenAddict

Tout aussi bourrin et décérébré que son prédécesseur, déjà signé par un Guy Ritchie en roue libre, Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres vient s'ériger comme le nouveau modèle de la disette créative...

le 25 janv. 2012

55 j'aime

24

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
Torpenn
3

Comics de répétition

Le premier épisode, malgré les abominables saloperies de mise en scène de Guy Ritchie se laissait presque regarder grâce au charme du couple principal, au frais minois d’Irene Adler, à un Mark Strong...

le 27 sept. 2012

54 j'aime

18

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
Hypérion
5

Super Sherlock, le retour.

Illustrer la lutte intellectuelle entre deux génies dans le cadre d'un blockbuster se devant d'être accessible à tous. Énoncé ainsi l'exercice est casse gueule au possible. Alors plutôt que d'essayer...

le 15 févr. 2012

33 j'aime

12

Du même critique

Snowpiercer - Le Transperceneige
DrSubj
8

Après les Frères Lumières...

Le pitch du film: "C'est l'histoire d'un train qui roule" En voyant cela, certains crierait au plagiat du fameux film des Frères Lumières :"Entrée d'un train dans la gare de La Ciotat". À ceux là, je...

le 30 oct. 2013

7 j'aime

1

L'Homme à la caméra
DrSubj
10

L'homme qui avait tout compris

Je n'avais jamais été attiré par les documentaire de manière générale. Mais, après avoir vu quelques extraits de "L'Homme à la Caméra", j'ai tout de suite été interpellé. Serais-ce le film qui...

le 12 déc. 2011

6 j'aime

2

Les Quatre
DrSubj
6

My name is Poirot, Hercule Poirot

Un Poirot très singulier. Déjà par la forme, car il s'agit à la base de nouvelles, regroupées en un roman. Le procédé permet, certes, de suivre l'intrigue sans mal car c'est construit comme une série...

le 27 juin 2015

5 j'aime