Illustrer la lutte intellectuelle entre deux génies dans le cadre d'un blockbuster se devant d'être accessible à tous. Énoncé ainsi l'exercice est casse gueule au possible. Alors plutôt que d'essayer de mettre en scène des réflexions d'esprits supérieurs via des énigmes que tout lecteur des aventures du Mickey Détective aurait pu résoudre en deux coups de cuiller à pot, Guy Ritchie et sa clique s'éloignent un peu plus du personnage d'origine pour nous raconter une histoire ou explosions et scènes de baston flirtant avec le syndrome ninja s'amoncellent.

Et finalement ce n'est pas si mal que ça. Si le premier opus se déroulait dans une Londres à la limite Steampunk, la suite des aventures de Sherlock Holmes nous trimballe aux quatre coins de l'Europe, de Strasbourg (certes à peine 15 secondes) à Paris, Allemagne, Suisse... Les finitions du scénario sont cousues de fil blanc mais globalement on pardonne, le tandem Robert Downey Jr. / Jude Law fonctionne bien, on rit souvent de leurs échanges à couteaux tirés. A noter que si la franche camaraderie cimentait leur relation lors du premier film, on nage dans "Jeu d'ombres" en pleine romance homosexuelle refoulée. Pour le coup c'est en accord avec les écrits de Arthur Conan Doyle, mais ce brusque revirement m'a perturbé au début.

Reste cette scène qui m'a fâché avec le film. Cette course de 3h47 (on me dit que ça n'a duré que 10 minutes en vrai, voire 5) au ralenti dans la forêt teutonne qui explose en millions d'échardes acérées sous le feu des mitrailleuses (et d'un gigantesque canon. Logique. Moi aussi je projette des enclumes au plafond pour écraser une mouche en plein vol).

Mais à part ça l'ensemble fonctionne bien, un divertissement sans prétention mais efficace qui mérite d'être vu sur grand écran. Sherlock Holmes est devenu un super héros, mais un super héros qui fait bonne figure à l'écran (a contrario d'un Allan Quatermain dans "La ligue des gentlemen extraordinaires" par exemple).
Hypérion
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films critiqués notés 5

Créée

le 15 févr. 2012

Modifiée

le 27 sept. 2012

Critique lue 1.9K fois

33 j'aime

12 commentaires

Hypérion

Écrit par

Critique lue 1.9K fois

33
12

D'autres avis sur Sherlock Holmes : Jeu d'ombres

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
TheScreenAddict
2

Critique de Sherlock Holmes : Jeu d'ombres par TheScreenAddict

Tout aussi bourrin et décérébré que son prédécesseur, déjà signé par un Guy Ritchie en roue libre, Sherlock Holmes 2 : Jeu d'ombres vient s'ériger comme le nouveau modèle de la disette créative...

le 25 janv. 2012

55 j'aime

24

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
Torpenn
3

Comics de répétition

Le premier épisode, malgré les abominables saloperies de mise en scène de Guy Ritchie se laissait presque regarder grâce au charme du couple principal, au frais minois d’Irene Adler, à un Mark Strong...

le 27 sept. 2012

54 j'aime

18

Sherlock Holmes : Jeu d'ombres
Hypérion
5

Super Sherlock, le retour.

Illustrer la lutte intellectuelle entre deux génies dans le cadre d'un blockbuster se devant d'être accessible à tous. Énoncé ainsi l'exercice est casse gueule au possible. Alors plutôt que d'essayer...

le 15 févr. 2012

33 j'aime

12

Du même critique

Princesse Mononoké
Hypérion
10

Un Miyazaki terrestre et mélancolique

Princesse Mononoké est un film à part dans la carrière de Miyazaki, une étape autant qu'une sorte de testament de son art. C'est peut être ce qui en fait l'un de ces films les plus adulés parmi ses...

le 15 juin 2011

476 j'aime

80

Le Vent se lève
Hypérion
9

L'histoire d'un formidable égoïste

Le vent se lève, il faut tenter de vivre est définitivement un film à part dans la filmographie de Hayao Miyazaki, pour moult raisons que j'aurais bien du mal à évoquer de façon cohérente en un...

le 22 oct. 2013

423 j'aime

32

Kaamelott
Hypérion
9

Alexandre Astier, héros des temps télévisuels modernes

Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur. Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction,...

le 17 juil. 2011

366 j'aime

57