Après le désastreux Hitman & Bodyguard, place au nouveau divertissement catastrophique de la semaine. Il s'agit de Seven Sisters avec Noomi Rapace jouant les sept sœurs. Au premier abord, cela envoie du rêve de la voir sept fois plus à l'écran, mais cela va vite tourner au cauchemar avec une vraie chance d'avoir sa nomination aux Razzie Awards.


2073, la terre est surpeuplée où du moins le quartier servant de résidence aux sept filles du Dr March, pardon du Dr Settman (Willem Dafoe). La politique de l'enfant unique a été mise en place; enfin est plutôt de retour car elle existait en Chine de 1979 à 2015; par la très très méchante Nicolette Cayman (Glenn Close en sosie de Madeleine Albright). Le secret de l'existence de ces sept sœurs va être découvert, leurs vies va être chambouler et la séance va être un calvaire.


Après les 7 samouraïs, les 7 nains, les 7 mercenaires, les 7 à la maison et les 7 vies de Stéphane Plazat, place aux 7 sœurs. Alors qu'on s'attend à se retrouver devant sept personnages, on se retrouve avec sept caricatures. Elles n'ont pas de personnalités, manque de profondeur mais ont toutes un ventre bien plat, une phalange en moins et un énorme budget fond de teint, qu'elles partagent avec la seule actrice noire dont le visage est violemment blanchi avec l'interdiction de prononcer le moindre mot.... on notera que le premier mort est noir, il y a des habitudes qui ont la vie dure....
Pour nous permettre de bien dissocier chacune des soeurs, elles ont pour prénom les jours de la semaine. En conséquence, elles sortent selon leurs prénoms : Monday sort lundi, Tuesday sort mardi, Wednesday va au cinéma, Thursday sort les poubelles, Friday profite des happy hour, Saturday se tape les courses et Sunday s'est bien faite arnaquée alors elle fait du skate et se sectionne une phalange. Résultat, le docteur Settman va devoir couper la phalange de chacune car ce qui arrive à l'une doit arriver à l'autre (est-ce pareil pour la gastro? Le sujet n'a pas été abordé, dommage). Donc en 2073, on ne peut pas reconstruire cette phalange, étonnant! Cela aurait éviter ce traumatisme aux six autres sœurs, tout en évitant de faire pleurer le gentil docteur.


30 ans plus tard, le Dr Settman n'est plus là. On ne sait pas ce qu'il est devenu, il en a peut-être eu marre de vivre avec sept femmes passant leurs temps à se crêper le chignon à table. Il faut dire qu'elles ne s'apprécient pas des masses, ce qui est compréhensible à force de vivre dans le même endroit et de ne pouvoir sortir qu'une fois par semaine. En même temps, si elles étaient douze ce serait encore plus compliqué, n'est-ce pas January, February, March, etc.... elles seraient dehors tout un mois, mais seraient enfermées durant les onze autres mois, inimaginable! Enfin bref.... En l'absence de questionnement existentiel sur leurs conditions de vies et de profondeur psychologique, on va se contenter de l'action pour éprouver un peu de plaisir durant près de deux très longues heures.


En dehors de son scénario étriqué, il y a la réalisation dégueulasse de Tommy Wirkola. On rit souvent par dépit face aux lamentables scènes d'action et ses zooms digne de ton oncle alcoolisé en galère avec son caméscope lors d'un mariage. Il nous plonge au cœur des combats en secouant sa caméra dans tout les sens, pendant que les sœurs se débattent à coups de fer à repasser, avec une casserole bouillante, une porte du frigidaire, le tuyau de douche et autres accessoires ménagers. On a du sang, des cris, des larmes et des rires, ce qui n'était pas vraiment prévu. Le saut d'une des sœurs d'un toit à un autre est sacrément drôle, voir ridicule. On notera aussi que la perte de la virginité mène à la mort. Ce moment est super émouvant et... non, je déconne, c'est un sketch. Pour ne rien arranger, le supporting cast est une blague. Les méchants ont des têtes de méchants jamais content. On a aussi un gars dénué de charisme qui joue les sauveurs (Marwan Kenzari), Glenn Close qui simule un malaise du niveau de la mort de Marion Cotillard dans The Dark Knight Rises et Noomi Rapace en roue libre qui semble s'amuser à enfiler diverses perruques, à crier dès qu'elle court, frappe, tire et reçoit son premier cunnilingus. Puis la fameuse fin que vous ne devinerez jamais, elle n'existe pas sauf si vous manquez de perspicacité et encore, c'est tellement gros qu'il faut être aveugle pour ne pas la voir arriver. Seul point positif, le sort des enfants qui lorgne du côté du classique Soleil Vert.


La version cinématographique soft de la série Orphan Black avait toute sa place dans le domaine de la VOD, tellement on est pas très loin du nanar. Noomi Rapace s'est fait plaisir, moi beaucoup moins. Une pensée pour Willem Dafoe qui est le seul à surnager dans ce navrant film d'anticipation fauché.

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le 5 sept. 2017

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Laurent Doe

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