Scrooge
6.6
Scrooge

Film de Ronald Neame (1970)

Probablement l'une des plus connues des nombreuses adaptations du "Chant de Noël" de Dickens, le Scrooge de Ronald Neame n'est cependant pas la meilleure. Sorti en 1970 (l'année suivante en France, puis l'année d'après toujours aussi discrètement), le long-métrage bénéficie d'un budget conséquent et d'un casting de luxe avec notamment Albert Finney dans le rôle-titre, accompagné de l'Oscarisé Alec Guinness, de Kenneth More, d'Edith Evans et de David Collings. Ce sera également la première adaptation tournée en couleurs (pour le cinéma) et la première à proposer des chansons originales, écrites et composées par Leslie Bricusse (Oscarisé pour sa chanson "Talk to the Animals" issu du médiocre Docteur Dolittle).


Avant tout extrêmement fidèle aux écrits de Dickens, le long-métrage va aller plus loin dans la mise en scène que ses prédécesseurs, offrant au spectateur de nombreux effets spéciaux aussi généreux que parfois ratés (en témoignent les maquillages rudimentaires sur les morts/squelettes). Violemment désuet par instants, Scrooge oscille entre le correct, le ringard et le merveilleux, l'interprétation très théâtrale ne marchant pas systématiquement ; on préféra de loin les performances plus soutenues et plus efficaces de Reginald Owen, Alastair Sim ou encore Michael Hordern dans les précédentes adaptations. Et si les maquillages ont brillamment vieilli un Albert Finney grimaçant et caustique et embelli ce bon vieux Kenneth More en Fantôme des Noëls Présents, on ne peut pas en dire autant pour Alec Guiness en fantôme de Marley, kitch à souhait et cabotin dans ses déambulations maladroites.


Dans l'ensemble, Scrooge est une œuvre inégale sur quasiment tous les points : que ce soit les chansons pas toujours mémorables contrastant avec une musique enchanteresse, l'acting ou les effets spéciaux ; ils sont tour à tour efficaces ou ratés. Le film n'est donc pas aussi fastueux qu'il en a l'air mais pas un échec pour autant, les somptueux décors victoriens, le choix de certains acteurs — surtout les plus jeunes — et plusieurs passages envolés (le passé de Scrooge qui vous tirera la larme à l'œil, le passage aux enfers) sauront émerveiller les plus réfractaires. Bien moins remarquable que ses pairs, Scrooge reste aujourd'hui une adaptation disproportionnée, surestimée et extravagante mais toutefois attendrissante.

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le 29 déc. 2020

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