Le cinquième long-métrage du réalisateur britannique Andrew Haigh est sans doute son plus personnel. All of us strangers raconte l'histoire d'Adam et de sa rencontre avec son voisin, Harry avec qui il entame une relation. Adam est scénariste et essaye d'écrire sur son enfance dans les années 80. Bientôt rattrapé par tous ses souvenirs et ses fantasmes, il entame un voyage intérieur aux confins du réel. Andrew Haigh, extrait de ce dispositif proustien, déjà évoqué dans les très beaux Peggy Sue s'est mariée ou Camille redouble, une grande sensibilité. Dilatant, distordant l'espace-temps jusqu'à confondre nos repères en multipliant les allers-retours, les détours de mise en scène et scénaristiques souvent inattendus et percutants. Romance, drame, fantastique, le cinéaste brouille les codes et les genres dans un subtil mélange à la fois ouateux et inconfortable. Adam est comme le plus commun des mortels, à la recherche perpétuelle de l'amour en fuite. Parviendra t-il alors à le retrouver ?