Gaspard Ulliel : 5 / Pierre Niney : 0
Une belle gifle esthétique pour cette version de Saint-Laurent.
Bertrand Bonello nous ferait presque oublier "L'Appolonide, souvenirs de la maison close" et son absence de scénario.
Ici, on ne s'ennuit pas, on est mené dans une douce valse piquante et colorée d'histoire d'un talent, d'une sensibilité, d'un amour des femmes, d'un amour du style, d'un amour véritable de l'autre, du revers de la médaille d'une vie trop effrénée.
Le scénario est complet, bien répartit, les 2h30 ne sont ici - pour une fois ! - pas creusées d'un vide de 3/4 d'heures où il ne se passe rien, gros défaut et grosse mode bien ennuyante de tous les films d'auteurs récents qui se sentent obligés de dépasser les 2h de long-métrage.
Je partais voir ce film avec la légère appréhension que la fine couche de gratin bien doré des acteurs français du moment, à savoir le triple combo Ulliel-Seydoux-Garrel faisait un peu trop. Mais chacun, à mon agréable surprise s'immisce dans la peau de son personnage comme une lettre à la poste.
Je ne suis pas fana d'Ulliel et sa filmographie, mais je lui adresse plus que volontiers mon admiration pour cette immersion et cette compréhension complète de la personnalité d'YSL . S'il a eu l'occasion d'affirmer pleinement son talent dans son jeu d'acteur, c'était bien avec Saint Laurent.
Mention spéciale pour sa collaboration avec Louis Garrel et cette aisance parfaite qu'ils réussissent à transposer avec brio. J'espère les voir de nouveaux dans un même film ensemble.
Le défaut de Bonello auparavant était de miser plus sur des plans-séquences de qualité, plutôt qu'à la crédibilité de ses scénarios.
Là, tout est réunit, bien meublé, chaque chose à sa place là où il faut, ou presque.
Ca fait plaisir à voir.
(Point blogueuse beauté : Re-mention spéciale pour le rouge à lèvre et la bouche parfaite d'Amira Casar).