Trop-plein de tout pour résultat glacial.

Disons-le d’emblée : cet opus est clairement le moins bon de cette saga qui compte déjà cinq épisodes depuis près de quarante ans, entre le film original, sa suite directe, un reboot féminin trente ans après puis un legacy sequel il y a deux ans. Pour préciser un peu ce néologisme apparu récemment et devenu à la mode dans la culture hollywoodienne, il s’agit d’une suite tardive qui reprend les éléments et la mythologie du film original et certains de ses personnages pour en ajouter de nouveaux; comme a pu le faire la saga « Scream » par exemple récemment. « S.O.S. Fantômes, la menace de glace » est donc la suite de ce legacy sequel ayant rencontré du succès il y a deux ans. Symptomatique du manque de renouveau des blockbusters américains, ce procédé peut donc parfois surprendre en bien puisque le précédent était tout à fait sympathique et distrayant en déplaçant l’univers en plein désert de l’Oklahoma en plus de faire revenir les personnages originaux. Mais ici, le syndrome de l’excès semble annihiler tout charme et toute réussite à cette suite peu emballante et ce n’est pas les nombreux et parfois inutiles easters eggs destinés à satisfaire l’aspect fan service qui vont camoufler quoi que ce soit et dynamiser notre engouement.

Si, par exemple, le reboot féminin de 2016 avait attisé les foudres des fans, il était plutôt correct et surtout drôle, en tout cas bien plus comparé à cet épisode mécanique et sans âme. En effet, ici tout se veut cool mais ça ne l’est pas du tout en plus de prendre le mauvais choix de retourner à New York une quatrième fois, ce qui occasionne lassitude et prévisibilité. La trame narrative ici est classique au possible, sans surprise voire jouée d’avance : on a donc droit à un prologue exposant (plutôt bien) la menace fantastique, une séquence d’action montrant le quotidien de nos nouveaux chasseurs de fantômes, une présentation des nombreux personnages avec chacun une minuscule sous-intrigue ou posture, puis une enquête sur ladite menace et son explication (lourde et maintes fois vue) avant le tardif affrontement final. Un schéma qu’on dirait obligatoire désormais dans la plupart des blockbusters hollywoodiens, voire sortie d’une IA et qui devient lassant. Quant au final, il est expédié à la va-vite et peu impressionnant, réduit à quelques minutes dans la caserne mythique...

Les rares points positifs de cette énième resucée résultent dans la qualité des effets spéciaux, très réussis entre vintage et progrès ce qui permet de maintenir le charme des épisodes eighties. On peut aussi citer le design de la créature malveillante, plutôt qualitatif. Pour le reste, difficile de ne pas s’ennuyer devant cette bien trop longue exposition et ce qui s’en suit. Et en voulant trop en mettre niveau personnages, le film se tire une balle dans le pied. Entre les anciens qui reviennent tous, les nouveaux héros présentés dans le précédent opus et les nouveaux personnages de celui-ci on est en plein capharnaüm de comédiens qui ne font que passer ou n’ont rien à jouer. Il y en a beaucoup trop et pour rien. Là-dedans, seule McKenna Grace qui a quelque chose d’un tant soit peu consistant à incarner et un véritable profil qui se développe. Alors si ce n’est quelques séquences amusantes, on passe notre chemin c’est l’exemple parfait de la suite inutile et mercantile.

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