If there's something weird
And it don't look good
Who you gonna call ?


Par pitié, pas les Ghostbusterin de Paul Feig !
Pas les Ghostbuster's busters !


Prenez garde, ce Ghostbuster, comme Ocean's Eight, joue l'effet Bouchardeau 1981. Autrement dit, il a peu de qualités, beaucoup de défauts, mais se défend en hurlant: "acceptez-moi: je suis une femme !"
Mais ça, c'est l'emballage: l'emballage marketing qui a déclenché l'emballement médiatique et les huées des fans.


Le véritable drame, c'est que ce Ghostbuster eût pu être franchement intéressant.
S'il n'avait pas rebooté un diptyque génial sans lui arriver à la cheville, certes, mais aussi s'il avait eu le courage de faire de son accroche pré-générique son sujet principal.
Le début, vous allez l'adorer ! Dans la droite lignée des deux premiers volets, un musée, un faux fantôme, un vrai fantôme, la pétoche et le rire authentique ! Autour, une histoire de femme séquestrée à mort qui revient se venger. Le Ghostbuster féminin commençait, s'assumant, sous les meilleurs auspices.
C'est pourtant à l'hospice que se déroule le reste du film, le superbe fantôme de début et son histoire intrigante vite bazardés dans un train pour en prendre un autre, bien moins palpitant. Une sorte de lien avec le fantôme lecteur furtif de premier opus mais trop développé pour ne faire que de la figuration et surtout suivi d'un méchant bien humain et par trop caricatural pour soutenir la comparaison.
Dommage, car il y a de bonnes choses ! À rebours du film de 1984, on cherche à expliquer le logo et ses origines et, plus tard, le logo prendra même vie ! Quelques caméos des vedettes originelles de la saga plutôt jouissifs ! Mais tout cela ne sera bien souvent que supports d'une métalepse filée de rejet de l'oeuvre originale contrebalancée par un désir de renouer avec. Un gros flou de communication.


Parmi les visiteurs des temps jadis, Bill Murray dans un tout nouveau rôle de scientifique sceptique qui cherche Casper, se fait chasser par un fantôme, et remplaçantes de conclure qu'il n'aurait jamais pu faire un bon Ghostbuster ...
Une bonne image du film qui n'a d'égal finalement que la toute première scène post-générique du premier volet où le même Bill Murray fait passer des tests de dons extra-sensoriels et donne l'avantage sur un homme doué à une jeune femme sans talent uniquement parce qu'il souhaite sortir avec elle.


Parce que le féminisme affiché de ce reboot est sa seule qualité, n'était les pitreries de Chris Hemsworth qui, remplaçant la grand-mère du Sheldon Cooper de Big Bang Theory dans un style à la Brad Pitt de Burn after the Reading, joue les "Sois beau et tais-toi" posant nu avec sa trompette. Un Chris Hemsworth qui, devenant au cours du film le grand méchant de l'histoire, nous prouve dans un gag inspiré d'un mariage grotesque entre Sancho le cubain de The Mask et le Day-O de Beetlejuice que Paul Feig confond SOS Fantômes et bien d'autres références. Son SOS fantômes n'a plus l'identité d'un SOS Fantômes, grand final nocturne et verdâtre excepté.
Ce n'est plus qu'une grossière comédie qui tâche de la sous-culture américaine, bien tenties, quasi dépourvue de fantômes. Une suite interminable de scènes post-génériques pour imiter le cahier des charges du MCU ou de Pirates des Caraïbes.


Les aficionados de Paul Feig et ses Drôles de Dames, Mélissa McCarthy et Kristen Viig en tête et les fausses féministes et vraies misandres made in Kate McKinnon (soit la seule femme qui trouve drôle d'évoquer l'idée de flatuler "par devant") vont sans doute adorer. Les fans de SOS Fantômes et les autres détesteront ou oublieront bien vite.
Ils oublieront d'autant plus vite qu'une véritable suite, éludant ce reboot raté, devrait arriver prochainement. Un retcon digne de ceux, récents, des sagas Halloween et Leprechaun, qui devrait encourager certaines autres grandes sagas à faire de même.


En attendant, comme tout spectateur de SOS Fantômes en quête de divertissements de qualité, je dirai de ce Ghostbuster à part qu'il me Zuul !

Frenhofer
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le 8 août 2019

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