Rush est un film dont j’attendais la sortie avec curiosité. Je suis sensible à la dimension dramatique que peuvent générer certains événements sportifs. La saison 1976 de la Formule 1 semble faire partie de ces moments. La rivalité entre Hunt et Lauda est légendaire bien que je n’en connaisse pas tous les tenants et les aboutissants. Le fait de voir Ron Howard nous conter cette histoire derrière sa caméra était, à mes yeux, une bonne nouvelle. J’ai énormément apprécié Frost/Nixon, l’heure de vérité, Un homme d’exception ou encore Appolo 13. La sortie de cet opus date du vingt-cinq septembre dernier. Sa durée avoisine deux heures.
Le site Allociné présente le synopsis suivant : « RUSH retrace le passionnant et haletant combat entre deux des plus grands rivaux que l’histoire de la Formule 1 ait jamais connus, celui de James Hunt et Niki Lauda concourant pour les illustres écuries McLaren et Ferrari. Issu de la haute bourgeoisie, charismatique et beau garçon, tout oppose le play-boy anglais James Hunt à Niki Lauda, son adversaire autrichien, réservé et méthodique. RUSH suit la vie frénétique de ces deux pilotes, sur les circuits et en dehors, et retrace la rivalité depuis leurs tout débuts. »
Tout le monde n’apprécie pas de passer ses dimanches après-midi à suivre les grands prix de Formule 1. La conséquence de cet état de fait est que la thématique de Rush pourrait rebuter certains adeptes du septième art. Je tiens à rassurer les éventuels réfractaires en leur annonçant que le film est avant tout un duel épique entre deux héros. Nous faire découvrir l’univers automobile n’est pas la finalité de la trame. Il ne sert que de support et de décors à une lutte de haute volée.
Rush possède certains codes du biopic. En effet, il s’agit de la reconstitution du parcours de deux personnages emblématiques de leur milieu que sont James Hunt et Niki Lauda. La loi du genre fait que certains événements sont des passages obligés de la narration : leur rencontre, leurs montées en puissance, leurs arrivées en Formule 1, leur rivalité, etc. Néanmoins, à aucun moment je n’ai ressenti un sentiment de lassitude à suivre cette énumération de faits de gloire. Howard arrive à les intégrer sans lourdeur dans l’histoire. La conséquence est que j’ai savouré chaque moment « historique » du combat entre les deux pilotes. Le réalisateur ne tombe pas dans le défaut de beaucoup de films de ce genre qui plombe leur propos d’un ton parfois magistral et universitaire de certains événements passés.
Pour qu’une rivalité prenne de l’ampleur et nous prenne aux tripes, il est indispensable que les deux héros soient charismatiques et bien écrits. Le Lauda et Hunt de Rush répondent rapidement à ces critères. Leur opposition est évidente. D’un côté, Niki est autrichien, déterminé, appliqué, sérieux, rationnel, asocial et physiquement peu attractif. De l’autre côté, James est britannique, doué, flambeur, fainéant, alcoolique et un homme à femme. Leur opposition de caractère est caricaturale. Pourtant, elle prend dès leurs premiers contacts. Chacun de leurs échanges est un vrai moment de bonheur. Aucun des deux ne laisse indifférent. Je me suis attaché au laborieux Lauda qui a construit à force de travail sa carrière. J’ai été à la fois irrité et fasciné par l’aura de branleur de James Hunt. L’interprétation de Daniel Brühl et de Chris Hemsworth est remarquable. Ils offrent une profondeur à leurs personnages qui s’avère indispensable à la réussite de Rush.
Le risque du synopsis est de se réduire à un enchainement de grands prix de Formule 1 avec une indication régulière de l’écart au classement entre les deux pilotes. Ron Howard ne tombe pas dans cette facilité. Chaque départ, chaque course, chaque moment prenne une ampleur dramatique qui colle le spectateur au siège. Les deux heures passent à un rythme effréné et à aucun moment, je n’ai eu le sentiment de voir le soufflet redescendre. Il s’agit d’une montée en puissance vers un dénouement intense et prenant. Les personnages secondaires sont en retrait du duel central. Néanmoins, chacun apporte sa touche au réalisme et à la densité de l’univers dans lequel s’écrit l’Histoire. Le casting est en tout point remarquable. Chaque protagoniste est remarquablement incarné.
Au final, Rush est une belle réussite. J’ai d’ailleurs eu l’occasion de le voir une deuxième fois récemment et le plaisir était une nouvelle fois au rendez-vous. Il s’agit, à mes yeux, d’un excellent film et d’un grand spectacle qui se doit d’être savouré dans une belle salle obscure bien assis dans son siège. Rush est un vrai moment de cinéma que je conseille à tous les adeptes du genre…
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