Avec une facilité déconcertante, le remake de Road House enchaîne les prétendues démonstrations de force virile en surfant sur la vague des arts martiaux mixtes, qui rencontrent aujourd’hui un important succès populaire tant aux États-Unis qu’en Europe. James Dalton devient ainsi, sous les traits d’un Jake Gyllenhaal tout droit sorti de Southpaw (Antoine Fuqua, 2015), un vétéran de l’UFC invité à mobiliser ses talents en qualité de videur d’un relais routier mal fréquenté. La réalisation produit un sentiment tenace de nausée tant la caméra bouge dans tous les sens, notamment lors des combats horriblement augmentés par des effets numériques visibles, tant le montage charcute ses plans, rendant parfois périlleux le raccord entre deux scènes. La constante bonhomie de Dalton finit par agacer : son grand sourire, son second degré, sa distance à l’égard des situations qu’il affronte savonnent une planche sur laquelle glissent les enjeux intimes et collectifs, prétextes aux premiers pas au cinéma de la vedette Conor McGregor, confortée dans son rôle et dans les excès qui le définissent – il apparaît d’ailleurs nu en pleine rue pendant plusieurs minutes, avec une nette insistance sur ses fesses, signe extérieur d’une puissance intérieure, n’est-ce pas ? Doug Liman, là-dedans, s’égare, lui qui s’affirmait d’ordinaire comme un habile faiseur.