Road House
5
Road House

Film de Doug Liman (2024)

Voir le film

C'est une soirée privée (de talent) Monsieur....

Je sais bien que c’est comme de tirer sur une ambulance qui se rendrait directement au cimetière, mais il faut s’occuper du remake de Road House. Non pas que l’original soit un chef d’œuvre impérissable, si ce n’est dans certains salons de coiffure de la banlieue de Toulon.

J’ai peu de souvenirs du premier, je me rappelle juste que ce n'était pas bon, que ça bastonnait comme à Chicago et que de mon jeune âge, j’ai été très marqué par les scènes de sexe avec une Kelly Lynch qui ne donnait pas sa part aux chiens, et qui méritait pleinement son cachet, injustement 100 fois inférieur à celui du sosie officiel de Pavel Nedved.

Pour le remake, c’est Doug Liman qui s’y colle. Pas spécialement un tâcheron incapable, Edge of Tomorrow est même ce qui s’est fait de mieux récemment dans la 5e partie de carrière de T. Cruise. Et puis, il y a La mémoire dans la peau et... et puis c’est tout en fait. Bon, on peut partir du principe que ses réussites sont accidentelles, parce que Mr and ms smith, jumper, barry seal, ou chaos walking ne plaident pas pour l’organisation d’une rétrospective de son œuvre à la cinémathèque.

Mais soit, il semble être en mesure de proposer un film d’action fun un peu rafraîchissant, enfin telles sont les ambitions affichées par Prime, avec lequel il est d’ailleurs en conflit. Liman a refusé de supporter le film, non pas en raison du résultat final 100 % ridicule, mais parce qu’Amazon a refusé de sortir le film en salles, comme cela était pourtant convenu. Ca lui a lui rendu service, de mon point de vue.

Pour remplacer Patrick, Dougie a pensé à Jake Gyllenhaal désormais complètement accroc aux rôles topless. Je le soupçonne même d’accepter les rôles de guerriers torso-poils afin que les studios lui payent son abo à la salle de muscu. Je m’inquiète pour lui, il peut finir comme Olivier Mine et passer plus de temps à Basic Fit qu’auprès des siens, sort qu’on ne souhaite à personne.

Mais résumons l’histoire : un ancien champion d’UFC, le sport de combat hein, pas l’asso de consommateur (assez peu de champions naissent là-bas soit dit en passant, tout au plus le mec qui a monté le comparateur de prix des lave-linges passe peut-être pour un crack à la machine à café, mais fin de la parenthèse une nouvelle fois trop longue). Un ancien champion d’UFC marqué par un trauma sur le ring, participe à des combats clandestins face à des gros tatoués .

Quand il enlève son sweat-shirt et dévoile à l’assemblée des abdominaux inconnus du corps humain, son adversaire qui a certainement fait un internat de médecine décide de déclarer forfait illico. Une nana présente dans la salle cherche Elwood (c’est le prénom de l’homme aux abdos.). Elle veut lui proposer un job de videur dans son club situé non loin d’ici. Y a de la bagarre tous les soirs et il semble que ça soit mauvais pour le bizness. Ed Wood, euh pardon Elwood refuse dans un premier pour les besoins de la dynamique scénaristique, mais finit par y aller à pied à ce fameux bar de la plage qui propose une programmation très francofo de la Rochelle.

De la musique de festival façon défaite de la musique (rock festif à molki, reaggamuffin en tongs, évidemment qu’il faut mettre le groupe derrière un poulailler et embaucher un champion du monde d’ultima fight, parce que ça va partir en vrille).

Je ne dévoile pas le reste de l’intrigue pour mieux énumérer directement les éléments importants du film :

- Point négatif : le recours à la CGI pour les bastons. Ok pour un Marvel, quand Iron Man utilise un immeuble de coworking pour taper sur un monstre, ou pour incruster des milliers de figurants en arrière plan, je peux éventuellement comprendre, mais pour filmer des baffes dans la gueule ça rime à quoi ? Les coups sont passés en accéléré sonnent creux, on dirait des poings en mousse. Même les combats dans les Bud Spencer et Terrence Hill semblent plus réalistes.

- Point négatif : la course-poursuite en bateau, toujours avec ce putain de CGI, est un low point de mon année ciné.

- Point négatif : Conor Mcgregor, fait passer Rob Schneider pour Laurent Terzieff. Un cabotinage qui fait saigner des yeux plus qu'il n'amuse. Il s’est mis en tête que jouer la comédie ne consistait qu’à grimacer et à glousser en lâchant son texte. Reconversion interdite, tout le monde n’est pas Vinnie Jones.

- Point positif : la Nelly Furtado next gen'. Elle gagne à être connue.

- Point négatif : des méchants plus entraperçus depuis le catalogue Cannon des années 80. On va dire que c’est un hommage, mais ça rend l’idée du remake vain, parce qu'il plaque littéralement les mêmes schémas. La seule diff' : sans les scènes de cul, évidemment, on est en 2024, faut plus rien montrer.

À côté de ça, le scénario est incohérent et fait bâiller. La fin résume bien l’esprit de cette croûte amazonienne : Mcgregor qui sort de l’hosto cul nul, et qui marche en cerceau comme s’il enfourchait un cheval invisible.

Vivement le remake d’Harley Davidson et l’homme aux santiags.

Negreanu
2
Écrit par

Créée

le 24 mars 2024

Critique lue 17 fois

1 j'aime

Negreanu

Écrit par

Critique lue 17 fois

1

D'autres avis sur Road House

Road House
chinaskibuk
2

Netflix (ou Prime ?) au Top de la médiocrité !

Rassurez-vous, ou pas on s'en fout, je ne suis pas abonné. Bref j'ai vu le remake de ce bon vieux nanar des eighties mené tambour battant par Patrick Swayze au meilleur de sa forme physique,...

le 23 mars 2024

16 j'aime

2

Road House
doc_ki
4

Un film de Doug Liman ???? euh .. c'est une blague...

Bonjour et bienvenue sur ma critique de road house le remake...mais qu'est ce que c'est que cette daubasse. Les acteurs sont bons, la musique est top, l'endroit est sympa mais le scénario et la...

le 24 mars 2024

7 j'aime

1

Road House
MaximePrevost
4

Les 80’s, pour le meilleur et surtout pour le pire

Il faut parfois laisser les classiques des années 80 à leur place. Road House, qui n’était déjà franchement pas le meilleur bonbon des (very late) eighties, fait ici l’objet d’un remake tourné à 100%...

le 21 mars 2024

7 j'aime

Du même critique

The White Lotus
Negreanu
7

The tanned

Saison 1 :Voilà une série qui n'a pas fait grand bruit à sa sortie et qui est pourtant riche d'une écriture assez unique. En cette période de disette, où toutes les séries sont standardisées,...

le 14 déc. 2022

36 j'aime

3

The Outsider
Negreanu
4

Et si The Outsider était la nouvelle arme des américains pour faire chier nos jeunes ?

Un meurtre d'enfant aussi sauvage que sordide, des preuves accablantes qui incriminent contre toute attente un citoyen respectable d'une paisible bourgade (elles le sont toutes là plupart du temps...

le 10 mars 2020

29 j'aime

5

Mort à 2020
Negreanu
2

Death to "Death to 2020".

Charlie Brooker n'y est plus. Les deux dernières saisons de Black Mirror le laissaient présager, mais son faux docu sur 2020 pour Netflix est le plus souvent consternant et confirme la mauvaise passe...

le 6 janv. 2021

25 j'aime

10