Je sais bien que c’est comme de tirer sur une ambulance qui se rendrait directement au cimetière, mais il faut s’occuper du remake de Road House. Non pas que l’original soit un chef d’œuvre impérissable, si ce n’est dans certains salons de coiffure de la banlieue de Toulon.
J’ai peu de souvenirs du premier, je me rappelle juste que ce n'était pas bon, que ça bastonnait comme à Chicago et que de mon jeune âge, j’ai été très marqué par les scènes de sexe avec une Kelly Lynch qui ne donnait pas sa part aux chiens, et qui méritait pleinement son cachet, injustement 100 fois inférieur à celui du sosie officiel de Pavel Nedved.
Pour le remake, c’est Doug Liman qui s’y colle. Pas spécialement un tâcheron incapable, Edge of Tomorrow est même ce qui s’est fait de mieux récemment dans la 5e partie de carrière de T. Cruise. Et puis, il y a La mémoire dans la peau et... et puis c’est tout en fait. Bon, on peut partir du principe que ses réussites sont accidentelles, parce que Mr and ms smith, jumper, barry seal, ou chaos walking ne plaident pas pour l’organisation d’une rétrospective de son œuvre à la cinémathèque.
Mais soit, il semble être en mesure de proposer un film d’action fun un peu rafraîchissant, enfin telles sont les ambitions affichées par Prime, avec lequel il est d’ailleurs en conflit. Liman a refusé de supporter le film, non pas en raison du résultat final 100 % ridicule, mais parce qu’Amazon a refusé de sortir le film en salles, comme cela était pourtant convenu. Ca lui a lui rendu service, de mon point de vue.
Pour remplacer Patrick, Dougie a pensé à Jake Gyllenhaal désormais complètement accroc aux rôles topless. Je le soupçonne même d’accepter les rôles de guerriers torso-poils afin que les studios lui payent son abo à la salle de muscu. Je m’inquiète pour lui, il peut finir comme Olivier Mine et passer plus de temps à Basic Fit qu’auprès des siens, sort qu’on ne souhaite à personne.
Mais résumons l’histoire : un ancien champion d’UFC, le sport de combat hein, pas l’asso de consommateur (assez peu de champions naissent là-bas soit dit en passant, tout au plus le mec qui a monté le comparateur de prix des lave-linges passe peut-être pour un crack à la machine à café, mais fin de la parenthèse une nouvelle fois trop longue). Un ancien champion d’UFC marqué par un trauma sur le ring, participe à des combats clandestins face à des gros tatoués .
Quand il enlève son sweat-shirt et dévoile à l’assemblée des abdominaux inconnus du corps humain, son adversaire qui a certainement fait un internat de médecine décide de déclarer forfait illico. Une nana présente dans la salle cherche Elwood (c’est le prénom de l’homme aux abdos.). Elle veut lui proposer un job de videur dans son club situé non loin d’ici. Y a de la bagarre tous les soirs et il semble que ça soit mauvais pour le bizness. Ed Wood, euh pardon Elwood refuse dans un premier pour les besoins de la dynamique scénaristique, mais finit par y aller à pied à ce fameux bar de la plage qui propose une programmation très francofo de la Rochelle.
De la musique de festival façon défaite de la musique (rock festif à molki, reaggamuffin en tongs, évidemment qu’il faut mettre le groupe derrière un poulailler et embaucher un champion du monde d’ultima fight, parce que ça va partir en vrille).
Je ne dévoile pas le reste de l’intrigue pour mieux énumérer directement les éléments importants du film :
- Point négatif : le recours à la CGI pour les bastons. Ok pour un Marvel, quand Iron Man utilise un immeuble de coworking pour taper sur un monstre, ou pour incruster des milliers de figurants en arrière plan, je peux éventuellement comprendre, mais pour filmer des baffes dans la gueule ça rime à quoi ? Les coups sont passés en accéléré sonnent creux, on dirait des poings en mousse. Même les combats dans les Bud Spencer et Terrence Hill semblent plus réalistes.
- Point négatif : la course-poursuite en bateau, toujours avec ce putain de CGI, est un low point de mon année ciné.
- Point négatif : Conor Mcgregor, fait passer Rob Schneider pour Laurent Terzieff. Un cabotinage qui fait saigner des yeux plus qu'il n'amuse. Il s’est mis en tête que jouer la comédie ne consistait qu’à grimacer et à glousser en lâchant son texte. Reconversion interdite, tout le monde n’est pas Vinnie Jones.
- Point positif : la Nelly Furtado next gen'. Elle gagne à être connue.
- Point négatif : des méchants plus entraperçus depuis le catalogue Cannon des années 80. On va dire que c’est un hommage, mais ça rend l’idée du remake vain, parce qu'il plaque littéralement les mêmes schémas. La seule diff' : sans les scènes de cul, évidemment, on est en 2024, faut plus rien montrer.
À côté de ça, le scénario est incohérent et fait bâiller. La fin résume bien l’esprit de cette croûte amazonienne : Mcgregor qui sort de l’hosto cul nul, et qui marche en cerceau comme s’il enfourchait un cheval invisible.
Vivement le remake d’Harley Davidson et l’homme aux santiags.