Comme indiqué dans le générique final de la mission L'espion qui m'aimait, c'était cette mission qui allait sortir juste après, mais non, suite au succès phénoménal de Star Wars, les producteurs ont voulu bêtement profiter de l'opportunité pour rehausser d'une manière assez ridicule la franchise par l'étrange long-métrage Monnraker. Fort heureusement, des professionnels ont déclaré qu'il fallait absolument revenir à l'essentiel et du coup, cet univers d'espionnage semble repartir dans une direction tout à fait convenable et conforme à nos attentes.


En visionnant attentivement l'introduction, j’ai eu l’impression que les producteurs voulaient à tout prix nous faire comprendre que cet univers allait repartir sur de bonnes bases, en mettant en avant deux références cinématographiques assez curieuses. En effet, on peut remarquer le dépôt d'un bouquet de fleurs sur la tombe de de la femme du héros (Dulcinée tuée dans Au service secret de sa majesté) et l'hélicoptère télécommandé par Ernst Stavro Blofeld (Chef de l'organisation terroriste SPECTRE qui n'a plus été vu depuis l’époque de Sean Connery).


Dans tous les cas, on peut dire que le message a bien été transmis, on repart réellement sur ce qui est fondamental pour assurer un minimum la réussite de la franchise. Ayant contribué à la réalisation de L'espion qui m'aimait et celle de Moonraker, c'est le metteur en scène John Glen qui se retrouve derrière la caméra. C'est donc un changement de style qui s'impose, il faut donc s'habituer à une nouvelle façon de faire et personnellement, je n'ai rien contre ce principe, il fallait que certaines choses changent.


L’introduction nous donne un très bon aperçu de ce changement de style, cela me laissait croire que la franchise était entre de bonnes mains. Malheureusement, au fil du visionnage, mon ressenti n’était plus exactement le même. J'ai noté pas mal de gêne et de choses dérangeantes, suffisamment assez pour finalement dire que je n'allais pas retrouver l'ambiance magique bondienne des premiers épisodes avec Roger Moore. En parlant justement de lui, j'ai senti que la vieillesse le rattrape peu à peu, il n'est pas aussi performant qu'il l'était dans ses premiers exploits, mais dans l'ensemble, il gère plutôt bien.


Par contre, le reste du casting est loin d'être satisfaisant. Carole Bouquet est une actrice française qui avait un beau potentiel pour ce qui est de développer une James Bond Girl intéressante et très particulière, mais son personnage est mal défini. Concernant celle qui est campée par Lynn-Holly Johnson, c'est à se demander si elle savait dans quel genre film elle jouait, elle se comporte comme une adolescente qui pique ses petites crises de nerf (Je ne comprends pas pourquoi les scénaristes ont inclus ce genre de protagoniste non-conforme à l'univers, ils ont pourtant l'habitude de ne pas reprendre exactement les romans).


Concernant le trio d’antagonistes, en quelques mots....Je dirais simplement que ces derniers sont insignifiants et vite oubliables, il n'y en a pas un pour racheter l'autre. Le casting est donc un mauvais point assez impardonnable et malencontreusement, ce n'est pas le seul. Malgré son expérience, John Glen construit cet épisode avec une mise en scène pas vraiment logique et avec un sérieux problème de rythme. Cette mission est carrément une surenchère de scènes d'action que nous n'avons pas l'habitude de voir, sans omettre quelques actes injustifiés à mon goût comme le saut à ski.


Bon ! Il ne faut pas non plus exagérer, la mission ne m'a pas trop ennuyé pour autant, c'était un peu comme si je visionnais un épisode similaire à Moonraker. On peut remarquer des séquences très bien foutues techniquement et visuellement comme la très remarquable course-poursuite en 2CV entre les oliviers, sans aucun doute une des plus divertissantes course-poursuites de l'univers. De plus, la mission est alimentée par un vrai contexte d'espionnage qui reprend celui de la La Guerre froide.


C'est en effet un petit plus qui apporte beaucoup d'intérêt à cet épisode, sans omettre l'utilisation des décors de la Grèce et de la culture qui donnent bien envie d'y faire un séjour, avec en prime des magnifiques décors aquatiques qui ne fait qu'accentuer l'envie d'y aller. Malgré un léger essoufflement et les défauts que je viens de citer, c'est une mission qui reste correcte dans l'ensemble, mais assez limite tout de même. 7/10



C'est ça la détente camarade : vous ne l'avez pas, je ne l'ai pas non plus !


LeTigre

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