Rêves
7.5
Rêves

Film de Akira Kurosawa (1990)

Rêves était l'un des films du maître que j'appréhendais le plus de voir avant de démarrer sa filmographie dans l'ordre chronologique et qui au fur et à mesure que j'avançais est devenu l'un de ceux que j'attendais le plus.
En effet, après avoir vu défiler devant moi presque 50 ans de cinéma, quelle chance de pouvoir obtenir un aperçu des pensées les plus personnelles de Kuro à travers 8 courts métrages durant pratiquement deux heures.

Ainsi il est assez difficile de faire une critique d'un ensemble tant chacun de ces 8 récits change diamétralement sur le fond et la forme, durant lesquels tant de thèmes, de valeurs, de craintes s'entremêlent dans un folklore Japonais pour la première fois aussi présent chez notre Réalisateur Japonais.
C'est donc dans des univers très différents qui ont ont pour seul dénominateur commun la représentation de Kurosawa enfant ou adulte que nous sommes plongés. Dans une ambiance lyrique à l'esthétisme parfaitement en adéquation avec la représentation qu'on se fait du rêve, si réelle dans sa paradoxale incohérence.
On assiste à ce qui a toujours tourmenté le maître, l'arme atomique, le Nucléaire, l'écologie, la guerre ou la mort, mais aussi ses passions comme Van Gogh, le voyage initiatique, ou la nature dans toute sa splendeur.

Au lieu de se payer une psychothérapie, Kurosawa s'offre un film absolument renversant et nous invite à rejoindre son univers, de façon romancé au travers de rêves de toutes beauté. Ce petit garçon timide et trop curieux, belle métaphore de sa passion pour le cinéma, qui en grandissant deviendra un fervent défenseur de la nature et de la déforestation. Cet homme culpabilisant d'avoir survécu quand tant d'hommes sont tombés lors de la seconde guerre mondiale, cette passion naissante pour l'art représentée dans un petit chef d’œuvre de poésie enveloppé dans les somptueuses peintures à l'huile de Van Gogh, pour enfin finir par ce petit village dans lequel les centenaires apaisés d'avoir vécu une si longue vie meurent lors de grandes cérémonies.
Tout ça c'est lui, l'histoire d'un homme amoureux de cinéma et qui durant 5 décennies nous a tellement fait rêver et de tant de manières différentes qu'il peut se permettre de partager les siens avec nous.
Kobayashhi
7
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le 14 sept. 2013

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