Revenge
5.8
Revenge

Film de Tony Scott (1990)

Chasse, péché, nature et traditions

Au début de l'année 1990, Kevin Costner n'est pas encore la star qu'il deviendra à la fin avec un succès aussi personnel que Danse avec les Loups, mais il possède déjà une petite marge de manoeuvre. Les Incorruptibles lui ont offert l'accès au premier rôle et il essaie de s'y tenir, quitte à produire lui même les projets pour y parvenir, comme ici, pour écarter de la réalisation un John Huston qui ne veut pas de lui...

Tony Scott, de son côté n'en est qu'à son quatrième film, il a l'air encore tout marqué par Top gun, d'ailleurs, si j'en juge par l'intro inutile avec Kevin en pilote de jet bondissant et casse-cou... Il n'impose pas encore vraiment son style, mais sinon, à part quelques penchements idiots de cadrage, c'est presque propre, même si ça s'étire tellement en longueur que le réalisateur lui-même proposera plus tard un director's cut raccourci de vingt minutes avec une belle et rare lucidité qui n'enlèvera hélas rien à l'absolue inutilité de l'effort.

Dans le film, Kevin profite d'une retraite précoce pour rejoindre au Mexique un ami de divertissement, Anthonny Quinn, 75 ans, avec qui il joue au Tennis et part à la chasse...

Quinn a bien sûr épousé une charmante brunette de trente ans qu'il traite comme un ignoble porcin dictatorial, à noter que le visage de Madeleine Stowe n'a pas encore pris pleinement ses caractéristiques futures, ce qui n'est pas plus mal.

Bien entendu, la nature suit son cours, Kevin se tape Madeleine, et vu que le cocu est un nabab tout puissant à tendances criminelles dont toutes les traditions séculaires se dressent pour l'empêcher de perdre la face, ils décident de se sauver ensemble en racontant habilement tout sur le téléphone du domicile ou en prévenant généreusement le cornard de la localisation de leur cachette isolée dans laquelle, vous ne le croirez jamais, il débarque le soir de leur nuit de débauche avec ses sbires dégénérés...

Déjà, à ce moment-là, les vingts minutes de trop on les a bien senties passés, surtout que nous sommes dans du pur naveton mais bon, le pire est à venir, vu que, forcément, le film décide de faire dans le sordide bien gratuit, convention du genre à laquelle j'ai toujours autant de mal à me faire.

Kevin ressemble à Quasimodo maintenant, mais il va se venger, c'est dans le titre, il trouve un bon samaritain, croise le chemin du cow-boy Marlboro et Miguel Ferrer frappe à sa porte pour lui filer un coup de main final qui décevra les plus belliqueux des spectateurs comme les gens sains d'esprit.
Pendant tout ce temps, Kevin fait la gueule et se montre odieux avec tout le monde, un peu comme dans tous les rôles qu'il joue depuis qu'il a un certain pouvoir, en fait, à se demander si le naturel du bonhomme ne déborde pas un peu trop sur ses rôles...

Il y a tout de même quelque chose de rassurant à se dire que certains mauvais films, malgré la notoriété de quelques noms, parviennent très bien à se faire oublier dans les limbes de l'histoire du cinéma où j'aurais d'ailleurs dû l'y laisser... Mais que voulez-vous, la sortie précoce de ce bon Tony m'oblige à bien des sacrifices si je veux enfin lui consacrer un top 15...
Torpenn
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le 9 août 2013

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Torpenn

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