Si tu pouvais reposer en paix plus vite, ça m'arrangerait !

Restless est au cinéma ce qu'un médiocre Marc Levy est à la littérature : un immense tas de clichés (et je sais de quoi je parle, j'ai lu "Et si c'était vrai ?"). Le film en lui-même pour moi vaut 5, mais avec Gus Van Sant derrière les commandes, il écope d'un 4. Car à ce niveau, c'est comme si George Perec pondait un médiocre Marc Levy.

C'est l'histoire d'un garçon qui rencontre puis tombe amoureux d'une fille. Jusqu'ici quoi de plus banal, mais traité avec subtilité et originalité, une histoire d'amour peut être absolument magnifique.
C'est là que ça se complique, la fille va mourir dans trois mois d'une tumeur au cerveau (mais elle restera pimpante, le teint frais jusqu'au bout, au cas où on pourrait nous faire croire que la maladie c'est moche). Bon, bon, on a déjà vu chose semblable et ça pouvait passer.
Mais, il faut ajouter à cela, un jeune héros orphelin et suicidaire. (Harold, sors de ce script !) Hmmm, je tique un peu, ça fait pas un peu beaucoup ?
Visiblement pas car ce jeune homme est également ami avec le fantôme d'un kamikaze japonais que lui seul peut voir... Petite touche fantastico-romantico-hype-chiante. Check !

Le film n'ayant pas atteint son quota de clichés, ajoutons à cela des personnages peu crédibles (en plus du teint frais) avec une mini Mia Farrow et un Mini Dennis Hopper (qui, au lieu de voler les yeux de son père aurait mieux fait d'hériter de son talent) qui ne cassent pas trois pattes à un canard et capitalisent à eux deux le charisme d'une mouche morte sur un beignet.
Je peux le certifier sur facture, ce type de personnes n'existent pas. On n'attend pas la mort à 17 ans, avec le sourire à tout bout de champ en apprennant les noms latins des oiseaux et en faisant de la barque. Non, je pense qu'on pleure un peu quand même, on se pose des questions... Cela aurait été tellement plus sympa à voir, sisi je vous assure.

Mesdames et Messieurs, au rayon clichés nous en avons d'autres ! En promotion ce soir : l'indémodable scène dite de "Pretty Woman" avec une belle élipse temporelle sur fond musical (ici l'inécoutable "Je ne veux pas travailler" de Pink Martini - French touch hype, check !) où l'on voit le jeune couple entamer tous un tas d'activités sympatoches avant que la nana crève. Bien sûr, avec une tenue différente à chaque plan pour mademoiselle qui, à 17 ans, s'habille comme la mère de Kate Winslett dans Titanic (oui maframboise, elles sont belles toutes ses tenues mais je savais pas que ça payait si bien le chômage de maman...).
Et puis, caviar du caviar, mon cliché préféré au panthéon du cahier des charges d'un bon script hollywoodien : THE scène de lecture d'une lettre en voix off avec le défilé de chacun des décors du film où les amoureux se sont trouvés, décors désormais vides et enneigés. C'est tellement beau que ZZZZzzzzzz....

Bilan : Pourquoi Gus ? Pourquoi ? Un enfant illégitime à nourrir (pour un gay ça fait tâche non ?) ? Une piscine à construire dans une résidence secondaire ?
Oh mais... Que vois-je au générique ? Une production de papounet et rejetonne Howard... Tout s'explique.

J'attends donc le director's cut !!!!
Before-Sunrise
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le 4 oct. 2011

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Before-Sunrise

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