Le "Rec" plus ultra du found-footage.
Gros carton au box office et succès critique à la surprise générale, « [REC] » est le fruit du travail de deux petits malins qui avec un scénario « rizla + » et une technique simpliste ont réussi l'exploit de proposer quelque chose de neuf et de véritablement effroyable. Sur le fond, « [REC] » n'a rien de bien malin (quoique...) mais la forme est tellement maîtrisée que le film se révèle bougrement efficace. La technique found footage, très casse-gueule, est ici au service d'une véritable immersion progressive permettant une montée crescendo de la tension. L'aspect « enfermement » est également un paramètre non négligeable dans la mise en place de l'angoisse. L'apothéose est atteinte lors des 20 dernières minutes, hyper tendues, où ça grouille, ça grogne, ça grince de partout. On regrettera certaines prises de vue un peu frustrantes (found footage oblige) ainsi que quelques personnages agaçants et surtout bruyants (mais l'hystérie collective n'est elle pas finalement un élément participant au réalisme glaçant de l'immersion?). Bref, 1h15 d'épouvante propre et efficace et pour revenir sur le « (quoique...) », on relèvera une petite touche de cynisme vis-à-vis des médias et du pouvoir des images racoleuses notamment avec le pitch sur l'affiche « ...mais ne jamais cesser de filmer » et la phrase de conclusion « Pablo, t'as tout filmé ? Dis moi que t'as tout filmé putain... ».