Dernier film de Nino Oxilia, réalisateur Italien mort à seulement 28 ans, ce drame faustien suit un triangle amoureux entre deux frères et une femme, ayant vendu son amour pour la jeunesse éternelle.

Il s'agit de l'un des tout premiers films à être réfléchi et séparé en plusieurs parties (le premier retant "The Story of the Kelly Gang").

Le film frappe par sa musique, signée par Pietro Mascagni, omniprésente du début à la fin, instorant un climat d'angoisse, laissant peu de temps pour souffler. Le film regorge également, notamment dans son dernier acte, de très bonnes idées de mises en scène. Il est aussi à noter que le film repose intégralement sur on actrice principale Lyda Borelli, qui fait ici un travail plus que remarquable.

Rapsodia Satanica a ainsi contribué à poser des bases narratives et thématiques importantes pour le cinéma d'horreur, telle que la quête d'immortalité et le destin tragique pour ses protagonistes.

Pour un avis plus personnel, le film m'a beaucoup intéressé de par ses symboliques et sa mise en scène mais m'a laissé très en retrait en termes d'émotions et d'empathie envers ses personnages et son histoire, la faute à une première partie sans grand intérêt.

Analyse personnelle sur la fin du film :

Nous commençons à la scène où la femme se cache à côté d'une statue avec un chat noir dans les bras. Cette scène sert à renforcer la thématique du film. Le chat noir, traditionnellement associé à la magie noire et à la malchance, symbolise la culpabilité et le fardeau de la protagoniste. Elle se retrouve seule dans l'ombre, illustrant ainsi sa solitude et sa responsabilité personnelle dans la vente de son amour pour la jeunesse éternelle. Cette scène évoque avec finesse le regret et les conséquences de ses choix, ajoutant une dimension psychologique profonde à l'histoire.

Dans la scène qui suit, elle joue de manière dépressive du piano. Cela laisse suggérer qu'elle réalise la gravité de ses actions et qu'elle doit maintenant faire face à leurs conséquences, tandis que le diable Méphistophélès se rapproche d'elle, se réjouissant de la voir ainsi.

Celle-ci va ensuite se diriger vers un miroir, miroir reflétant ainsi la détresse intérieure de la femme, symbolisant son immense tristesse et solitude. Elle finit par accepter son destin, se couvrant de la tête au pied de ses voiles, montrant à son fidèle amant Tristano qu'elle vivra seule. Cependant, son existence ne sera plus longtemps éclairée, car Méphistophélès vient réclamer son dû, la vie de cette femme.

Dans un dernier acte cruel, il lui rend son visage et son corps vieillis, forçant ainsi la femme à prendre conscience de la vanité de sa quête malsaine de jeunesse et de beauté, ainsi que de la souffrance qu'elle a causée à ceux qui l'entouraient. Son destin tragique devient ainsi le châtiment justifié pour ses choix néfastes.

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le 4 sept. 2023

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