Raï
4.5
Raï

Film de Thomas Gilou (1995)

Et bien grâce à ce film, j'ai découvert Tabatha Cash. Je n'aurais jamais deviné qu'elle était actrice porno sans faire une recherche sur elle (je me demandais pourquoi une jeune actrice s'était fait grossir autant les seins) ; elle est celle qui joue le mieux dans ce film, elle a un charisme, elle ose le nu, elle connaît ses répliques. L'on trouve du talent chez les autres mais il faut avouer qu'elle pousse plus loin le film.


Et du coup j'ai pu voir qu'elle a tourné beaucoup de vidéos avant et après son opération chirurgicale, avant et après ce film. Elle a fait beaucoup de gangbangs. Et dans ses films pornos, elle ne joue pas très bien. Bon, l'intérêt est ailleurs, et puis forcément, dans les longs métrages porno de l'époque, il y avait souvent un ton humoristique, voire parodique (elle a joué dans "Les visiteuses").


C'est tout simplement dommage que la belle brune n'ait pas pu faire plus de films, des non pornos je veux dire (c'est bien qu'elle ait fait autant de pornos par contre, ça permet de trouver plein de scènes différentes) ; parce qu'elle est vraiment douée et qu'elle aurait pu aspirer à d'autres premiers rôles dans de bons films.


Ce film-ci n'est pas mauvais, mais il est maladroit ; on sent que les acteurs et le réal n'ne sont qu'à leurs débuts. Il y a tout de même de bonnes choses, de bonnes idées visuelles, des propositions intéressantes. On ne s'ennuie pas. C'est juste que parfois on se dit que tel acteur aurait pu en faire un peu moins, que ça crie souvent pour pas grand chose et qu'il est bon de jouer avec les intonations, de revenir à un volume plus bas, de même que le découpage est parfois très plan-plan et parfois plus inspiré.


L'écriture est intéressante aussi. On sent la volonté de montrer une cité autrement, et ce n'est pas sans rappeler "La Haine", parce qu'on s'intéresse au pourquoi de la rage de ces jeunes, on comprend aussi qu'ils veulent sortir de cet endroit où tout peut péter pour pas grand chose par moment, ce qui ne veut pas dire que c'est forcément l'endroit le plus mal famé au monde. Il y a cette fin aussi qui est assez amère, ces jeunes qui cèdent à la colère, tandis que la jeune héroïne décide de vraiment quitter la cité. C'est certainement maladroit par moment, dans le déroulement, dans le traitement des personnages, mais il y a vraiment de belles idées, de belles évolutions, quelques répliques très fortes.


Bref, c'est pas un navet, c'est pas un projet génial incompris non plus, c'est plus comme un brouillon, un film qui aurait pu être un petit bijou si des producteurs avaient mieux faire leur boulot, mieux aidé le réalisateur dans ses choix.


Autre petite tristesse, aucun de ces acteurs n'a vraiment percé ; on va dire que Tabatha Cash est celle qui s'en est sortie le mieux, mais c'est certainement parce qu'elle avait déjà bonne réputation dans le monde du porno ; l'un des acteurs est même décédé 4 ans après la sortie du film. Et puis y a Sami Naceri, qui est encore un peu maladroit ici, mais touchant quand même. Lui aussi on aurait bien voulu qu'il aille plus loin, il avait le talent pour, malheureusement il a déconné et aujourd'hui il est toujours vu comme un délinquant colérique.

Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 21 janv. 2024

Critique lue 35 fois

11 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 35 fois

11

D'autres avis sur Raï

Raï
Val_Cancun
6

Mi pute, mi soumise

Si le réalisateur Thomas Gilou est réputé pour ses comédies ethniques, "Raï" constitue clairement son titre le moins ouvertement comique et léger. Si le film démarre sur le ton de la chronique de...

le 9 oct. 2021

8 j'aime

Raï
RimbaudWarrior
6

Tabatha Cash pas grand-chose

Affublé d'une moyenne beaucoup plus médiocre que ce à quoi je m'attendais, Raï faisait partie à l'époque du trio des longs-métrages français traitant des "cités", en compagnie de La Haine et de Ma...

le 14 avr. 2016

5 j'aime

3

Raï
frosto
6

Titre mensonger pour petite comédie des 90s

Mensonger car le style musical qui donne son titre au film n'est présent qu'en pure illustration musicale. Vu de 2020 et donc sans aucune nostalgie qui pourrait surcoter cette œuvre on peut...

le 3 juin 2020

1 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55