The Freedom Doors

En 1972, le dictateur Ceaușescu impose un régime policier répressif et étouffant, dans lequel la culture occidentale est considérée comme une menace idéologique. Face au poids de cette chape de plomb, la jeunesse roumaine n’a d’autre choix que de fuir. À défaut de pouvoir rejoindre l’Ouest, Ana, Sorin et ses camarades se réfugient dans la musique américaine et ses airs de liberté. Le temps d’une soirée, le carcan et les cheveux tombent, les uniformes scolaires cèdent leur place aux vêtements colorés. Au rythme de la gratte psychédélique de Jim Morrison diffusée par une émission radio clandestine, les lycéens de Bucarest s’évadent quelques heures et oublient quelques instants les barreaux des prisons de la Securitate. Mais avec l’irruption brutale de la police politique roumaine, concomitante de l’annonce différée de la mort précoce du chanteur des Doors, pour mettre un terme à cette fugue, le film subit un coup d’arrêt qui dépasse ses intentions. Alors que la fastidieuse amourette et les irréconciliables désirs de liberté d’Ana et Sorin rappelaient le caractère éphémère de la fête interdite dans la première partie, ceux-ci viennent souligner le passage à vide et la morosité de la seconde. En voulant montrer que le quotidien de la dictature du Conducător n’est pas seulement pétri de violence mais aussi d’ennui, le film se ternit peu à peu jusqu’à sombrer dans la lassitude.