Du grand Boisset
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le 26 sept. 2012
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Probablement l'un des premiers films à aborder aussi frontalement la Guerre d'Algérie, une dizaine d'années après la fin du conflit et autant d'années de censure à ce sujet — R.A.S. en subit malgré tout les conséquences à sa sortie en 1973, avec des coupures imposées au montage et des perturbations par des fachos lors de projections. Si l'on n'avait pas peur des parallèles un peu trop hardis, on pourrait dire qu'il s'agit d'un Full Metal Jacket mineur à l'algérienne, avec un découpage en deux parties, une première étant dédiée à la préparation en France et une seconde dévolue aux conditions de guerre sur le terrain. Yves Boisset, on le sait, n'est pas le plus grand représentant de la finesse, mais étonnamment son côté un peu bourrin s'accorde assez bien avec l'âpreté de la situation, du moins beaucoup plus que dans Le Prix du danger par exemple. L'occasion ici de découvrir une belle brochette d'acteurs devenus depuis des célébrités mais inconnus à l'époque, Jacques Spiesser, Jacques Villeret, Jacques Weber (absolument méconnaissable), Claude Brosset, Jean-François Balmer, Michel Peyrelon, Jean-Pierre Castaldi. À noter également la présence de Philippe Leroy-Beaulieu, un peu vieilli depuis Le Trou.
R.A.S. me fait beaucoup penser à un autre film français de l'époque, Le Pistonné, réalisé par Claude Berri en 1970 et montrant les déboires du soldats Guy Bedos envoyé de force au Maroc. Le ton est vraiment semblable, seuls les enjeux diffèrent — et la portée politique évidemment. C'est amusant de voir réunis de tels personnages ici, un anarchiste, un communiste, et un apolitique notamment, tous rechignant à combattre en Algérie, opposés sur beaucoup de sujets mais unis dans leurs déboires. Pour l'une des premières visions de la Guerre d'Algérie acceptée dans le circuit de distribution français, il faut quand même reconnaître à Boisset un certain tact, car même si on n'a pas affaire à un monument de subtilité, il sait conserver un regard assez neutre (le commandant est inspiré par une personne réelle, Jean Pouget). La violence est laissée en hors champ la plupart du temps, choix judicieux pour se concentrer sur l'état d'esprit des soldats sous la forme d'une chronique militaire relativement sobre de la part du réalisateur.
https://www.je-mattarde.com/index.php?post/R.A.S.-de-Yves-Boisset-1973
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Créée
le 7 janv. 2024
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