Thriller absolu.
Haletant, moche, violent. Que Dios nos perdone prouve qu'il n'y pas besoin de tourner dans les froides contrées de la Suède pour réaliser un grand film à suspense. Rodrigo Sorogoyen convoque ici, en plein centre-ville de Madrid, David Fincher et Bong Joon-ho. Et à 35 ans, nul doute que le "director de ciné" castillan ait grandi avec Seven et Memories of Murder dont les similitudes avec ce film, son deuxième long-métrage, sont grandes.
Un tueur en série comme dans les deux films. Une ville chaude qu'on nous montre sombre comme Los Angeles dans Seven. Un maniaque sexuel comme dans le film sud-coréen. Un duo de flic que bp oppose comme dans les deux films...
La fin rappelle Zodiac également
Ce dénouement quelques années après l'enquête m'a fait penser à ce grand thriller fincherien. Reste dans ce film, la raison du pourquoi. Pourquoi, le coupable a été retrouvé en pleine campagne espagnole... No sé.
Le cinéaste espagnol a régurgité tout ça, sans vol ni plagiat, avec une histoire originale sur fond de crise politique, économique dans un pays où le catholicisme est très ancré...
Images d'archive se mêlent à une réalisation au plus près de l'action quand celle-ci est là, à bonne distance des émotions quand celles-ci émergent. Et que du dire du suspense... Fincherien. Servie par une musique que ne renierait pas le John Williams époques Les Dents de la mer, la tension est à son comble comme dirait l'autre (tous les autres).
Un vrai grand film avec des acteurs de qualité. Antonio De la Torre, en premier lieu, prouve après La Isla minima la justesse de son jeu et le film en lui-même la vitalité d'un cinéma espagnol qui a longtemps été boudé par les Ibériques. Ceux-ci préférant les superproductions états-uniennes aux films intellectuels d'Almodovar. Là, sans dizaines de millions de dollars, le spectacle est propre, grand et Hollywood est égalé.
Un vrai grand thriller avec ce qui faut aussi d'humour pour faire passer la pilule.
Felicidades.