Ci-dessous, ma première critique rédigée lors de sa sortie en salles, puis lors de son revisionnage Blu-Ray en 2020.
1ère critique (2008) :
C'est une drôle d'impression que nous laisse en définitive ce nouveau James Bond, pour ne pas dire assez paradoxal... En effet, alors que ce sont normalement les scènes d'action qui font quasiment tout le sel et l'intérêt de cette saga, on a bel et bien l'impression que c'est le contraire ici. En effet, Marc Forster n'échappe pas à la mode des "Jason Bourne" et autres "28 semaines plus tard" et leurs montage epileptiques vraiment fatigants, pour ne pas dire gonflants. Ainsi, on a au bout d'une demie-heure la tête comme un melon et c'est assez peu plaisant, malgré tout de même une certaine efficacité dans la démarche.
Exit donc les poursuites dantesques et les parties classes de Poker dans "Casino Royale"! Cela dit, et c'est tout de même assez plaisant pour le souligner : "Quantum of Solace" se veut un film assez critique de notre monde! Et oui! En effet, nous voila en face de problèmes altermondialistes assez ancrés dans la réalité de notre époque, ce qui permet au film de trouver une certaine crédibilité dans son propos, malgré un scénario parfois assez confus. De plus, Marc Forster semble bien plus à l'aise pour filmer lorsqu'il ne s'agit pas de scènes d'action, sa réalisation s'avérant assez élégante et inspirée lorsqu'il s'agit de nous présenter des personnages ou des situations.
Côté interprétation, Olga Kurylenko est acceptable mais sans étincelle, alors que Mathieu Amalric fait le boulot correctement mais son personnage s'avère en définitive assez de charisme et de stature, loin des Blofeld et autres Goldfinger des débuts. La scène finale s'avère elle plutôt convaincante et plus rigoureuse dans la mise en scène. Pourtant, on est surpris de voir à quel point le souvenir de cette dernière aventure "Bondienne" s'estompe vite dans notre esprit pour ne nous laisser qu'un souvenir bien vague, certes plutôt plaisant mais assez anecdotique. Ainsi on pourra sans déplaisir aller voir ce "Quantum of Solace", tout comme on pourra s'en passer sans trop de regrets.
Seconde critique (2020) :
Et la rétrospective James Bond continue avec l'un des « épisodes » mal-aimés de la saga : pas totalement illogique tant certains défauts sont évidents. Certes, celui-ci venait juste après « Casino Royale » : l'attente était donc grande et la déception encore plus. On sent une réelle volonté d'évoquer l'actualité internationale, l'écologie, la dimension géopolitique n'est pas inintéressante, preuve d'une volonté de saisir son époque, même si ce n'est pas toujours fluide ni réellement clair, le scénario ne se donnant pas vraiment la peine de se poser afin de lui amener plus de substance (la durée est nettement inférieure au précédent).
Surtout, en plus d'enchaîner les scènes d'action de façon trop régulière, il eut fallu prévenir Marc Forster qu'il avait le droit de faire des plans de plus d'une seconde : c'en est parfois vraiment fatigant, limitant leur aspect pourtant très spectaculaire. Réflexion un peu identique concernant Olga Kurylenko : certes, un vrai effort a été fait pour imaginer une « James Bond girl » ambiguë, dotée d'une vraie personnalité, mais la comédienne, au demeurant correcte, ne fait pas oublier (euphémisme) Eva Green.
Tout est un peu comme ça : verre à moitié vide ou à moitié plein, avec une première partie plutôt intéressante (malgré des loupés) et une deuxième moins convaincante, peu équilibrée, trop chargée, au point de finalement laisser un souvenir assez lointain : celui d'un volet ambitieux aux quelques images fortes ayant mal choisi son réalisateur, évident maillon faible entre deux grands crus « bondiens » : une belle occasion manquée.