Je crois bien que dans la série des “Panthère rose” de Blake Edwards ce 2e opus reste mon favori. Dans son déroulement narratif, il est parfait.


A la différence du premier, le scénario est uniquement centré sur l’inspecteur Clouseau et donc sur le talent comique de Peter Sellers. Tout ce qui gravite autour, enjeux et personnages satellites, n’est là que pour permettre à Clouseau de faire la démonstration de son irrésistible maladresse. Amusante, elle finit toujours sur son visage tellement troublant par inspirer une part de mélancolie à laquelle on ne s’attend pas et ajoute à l’émotion comique un supplément d’âme. En tout cas, la détresse du personnage, victime de l’univers qui s’acharne à le martyriser, le relie intimement au spectateur touché par sa pugnacité. L’inspecteur Clouseau ne doute jamais, semble-t-il. Il fait tout pour le laisser paraître, mais l’on est pas tout à fait dupe. C’est forcément attendrissant. Toute la force de Peter Sellers ressort de ses ambiguïtés, ce flou sensible.


Le côté un peu nunuche de Elke Sommer arrive en point d’accroche pour mettre en valeur la grande naïveté du personnage de Clouseau. La romance est jolie. Leur couple improbable a là aussi quelque chose de touchant.


Le comique de répétition est souvent utilisé ici aussi bien dans les frasques de Clouseau que dans l’irritation de plus en plus épidermique de son supérieur hiérarchique, destiné à devenir un personnage récurrent, le commissaire Dreyfus joué par Herbert Lom avec assez de précision et de mordant pour produire un véritable jeu comique, très physique et très efficace.


Bizarrement, la personnalité de George Sanders ne parvient pas à s’imposer alors qu’à l’écrit, le rôle paraît taillé sur mesure. Il est peut-être mal exploité par une mise en scène qui se focalise trop sur Peter Sellers durant leurs scènes communes de confrontation? En tout cas, je le trouve un peu effacé.


Très heureux également de l’apparition d’un autre personnage secondaire appelé à revenir régulièrement dans les autres films suivants : Cato qu'interprète Burt Kwouk. La mécanique du duo Sellers/Lom est déjà bien établie avec ce premier film en commun.


J’ai cependant quelques craintes à l’heure d’entamer la suite du voyage “Panthère rose” quand je laisse à moi venir des bribes de souvenirs pas très folichons.


trombinoscope et captures

Alligator
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le 27 avr. 2018

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Alligator

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