Volume I : Le destin de Francky

Un scénario banal : présentation de l'entourage de Franck, un trafic de drogue qui tourne pas rond, une dette à rembourser... les premières minutes déballent déjà l'intrigue principale: le destin inévitable de Franck vers sa mort ( le long regard du personnage avec une alternance de scènes montrant les conséquences à venir sur ses actes passés ). Car oui cette histoire n'ira pas plus loin que ça mais Nicolas Winding Refn arrivera à créer de l'intérêt sur un sujet vu et revu au cinéma ( dans le genre gangster ; Franck est un élèctron libre...pas si libre finalement ). L'exemple qui me vient en tête est la proximité « fausse » des hommes aboutissant à une dégradation des relations ( exemple frappante avec l'oeuvre de Martin Scorcesse «Les Affranchis» ; l'esthétique de «Pusher » est une ville nordique morose et malsaine ). Cette mise en scène «caméra à l'épaule» créant un lien proche et naturel auprès des personnages : le cadrage un peu tremblant nous donne l'impression de se faufiler dans la vie de Franck sans pour autant être un voyeur malsain aux sensations fortes ( l'impact visuel de la violence se fait seulement après un acte comme la scène du bar ). La difficulté s'accentue avec un personnage au langage grossier dans un milieu dangereux. On s'étonnera d'apprécier «Francky » lorsqu'il éprouve de la culpabilité, de la tendresse ( amour sex avec Vic). Le casting avec des visages charismatiques aide beaucoup ! Le doublage français est très bon ! Cette playlist au goût métalleux/hard-rock tapisse l'univers qui nous est montré: elle donne un coup de jus à l'histoire; elle sert souvent de transition entre des scènes ( dans la scène de fuite elle donne l'impression d'un moment cartoonesque ). Pusher montre que la simplicité a du bon quand la mise en scène s'incorpore naturellement au décor comme à la destinée de Franck.