Allez hop, je suis un dingue, j’ai enchaine sur le 3ème opus de la célèbre saga de la Full Moon, le meilleur selon à peu près tout le monde avant que la série ne se casse la gueule dans les tréfonds obscurs du cinéma bis. Mais ça, on y reviendra dans les semaines à venir car je compte bien m’enquiller les 13 opus de la saga. Oui, on est aventuriers ou on ne l’est pas. Je confirme, il s’agit ici de l’opus le plus travaillé, du moins de la première trilogie. Mieux construit, mieux rythmé, mieux interprété, plus « sale », ce 3ème opus va revenir sur les origines de la saga afin d’en étoffer un peu plus la mythologie. Bien que le film soit encore sujet à des incohérences par rapport aux deux premiers films, le spectacle est là, et il fait plaisir à voir.


Ce troisième opus va donc se concentrer sur les origines. L’histoire se passe 50 ans avant, en 1941, durant la seconde guerre mondiale. Pour la première fois de la saga, c’est André Toulon qui va être au centre de l’histoire même si, bien entendu, les marionnettes auront toujours une place importante. On apprend comment sa femme Elsa est décédée, pourquoi il a eu affaire aux nazis et pourquoi ils cherchent à le retrouver au début du premier opus. On y voit la « naissance » de Leech Woman et pourquoi elle crache des sangsues, mais également la création de Blades, et pourquoi il a cette tête « atypique » (voir anecdote plus bas). On comprend comment les poupées sont devenues animées, et pourquoi elles ont commencé à se venger sur de vraies personnes. Les marionnettes gagnent encore en personnalité ; on apprend qui elles étaient avant de finir en marionnettes. Et puis, à la manière de Puppet Master II, ce 3ème volet nous présente un nouveau venu, Six-Shooter, un cowboy à six bras et donc, à six flingues. Bien que moins réussi que le Torch du 2ème opus, il apporte néanmoins de la nouveauté bienvenue. Le scénario par contre est ce qu’il est : encore une histoire de nazis qui cherchent à réanimer les morts afin de créer des soldats ultimes. Un scénario qui aura servi dans de nombreux films de zombies et qui va servir de base ici : le projet « Animation des Morts ». On a ça d’un côté, et de l’autre, on a André Toulon qui anime des marionnettes avec un produit chimique pour son spectacle de marionnettes pour les enfants. Vous voyez où je veux en venir ? Oui voilà, les Allemands vont vouloir le secret de Toulon pour leur projet secret. Oui, on n’est pas loin de la nazisploitation. A ce propos, André Toulon est interprété ici par Guy Rolfe (Ivanhoé, Le Roi des Rois, Taras Bulba) qui jouait le maitre des poupées du Dolls de Stuart Gordon, autre production de Charles Band. Voilà, la boucle est bouclée. Oui, ça ne s’invente pas.


Même si on retrouve toujours Charles Band à la production, c’est C. Courtney Joyner (Prison, Class of 1999, Doctor Mordrid) qui est ce coup-ci désigné pour l’écriture du scénario. David Allen s’occupe toujours des SFX, Richard Band de la musique, mais c’est au niveau de la réalisation que le changement est le plus surprenant puisqu’on retrouve à la barre un certain David DeCoteau (Creepozoïds, Dr Alien, la saga Brotherhood). Oui, le spécialiste des films homoérotiques, que tous les amateurs de bobines horrifiques obscures connaissent, qui signe sans doute ici son meilleur fait d’armes. Tourné en Bulgarie dans la foulée du 2ème opus, Puppet Master III : Toulon’s Revenge va être mieux rythmé et plus équilibré en termes de péripéties, se permettant même des rebondissements (qu’on voit venir, certes, mais quand même). La mise en scène est carrée, le film mieux construit que ses prédécesseurs, avec une photographie très réussie. On notera malgré tout quelques stockhots (d’une rue bondée, d’une gare en pleine affluence) et même d’un passage du 2ème film, mais il faut bien essayer d’économiser un peu quand on a un budget d’à peine 800000$US. Néanmoins, la reconstitution historique de cette époque est plutôt crédible en termes de décors et de costumes, mais les effets spéciaux sont eux un peu moins travaillés. Attention, la stop motion est toujours des plus sympathique, surtout pour ceux qui comme moi aiment le old school, mais on sent néanmoins une petite différence. Puppet Master III est plus gore que ses deux prédécesseurs et adopte un ton également bien plus sombre (il suffit de voir la première scène pour s’en rendre compte). Pas ou peu d’humour ici, même si restent encore quelques bons sentiments, principalement la relation entre le jeune garçon et Toulon. Guy Rolfe est d’ailleurs très convaincant dans le rôle de Toulon, arrivant à bien retranscrire le côté tragique du personnage et dévoilant sa soif de vengeance juste par son regard. A noter la toujours excellente prestation de Richard Lynch (Barbarians, Invasion U.S.A) et sa tête qui fait peur, éternel méchant de séries B.


Puppet Master III : Toulon’s Revenge est définitivement le meilleur opus de la première trilogie de la célèbre saga de Full Moon. Mieux à tous les niveaux que le premier et deuxième opus, David DeCoteau signe ici sans doute son meilleur film. Il ne me reste plus qu’à enchainer les 9 autres suites qui, à priori, ne sont pas glorieuses…


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cherycok
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le 18 déc. 2020

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