Des choses gentilles à dire sur ce film :

Crier à l’injustice, décortiquer le film minute par minute et pondre une critique maousse pour réhabiliter Promenons-nous dans les bois, mouais, n’exagérons rien. Il ne le mérite pas : le film, s’il ne l’est pas si souvent que ça, est régulièrement risible... et surtout, bin, il ne s’y passe rien. Seulement voilà, Promenons-nous dans les bois n’est pas aussi abominable qu’on veut bien le présenter. Et puis, à l’échelle du cinéma fantastique d’une part, et du cinéma français d’autre part, il y a pire. Bien pire.

En fait, le film est tout plein de petits trucs chouettes... En termes de réalisation, Lionel Delplanque sort de beaux plans, de belles séquences, qui peuvent malheureusement être neutralisées par un détail incongru, un dénouement stupide ou la désagréable impression d’un étalage de savoir-faire au détriment du reste, mais qui provoquent quand-même quelque chose. Le travelling avant d’ouverture fonctionne plutôt bien, la scène de la douche et de sa buée épaisse comme un brouillard londonien, si elle tombe à plat au final, frise une poésie surréaliste loin d’être inintéressante par exemple. Ce qui joue en faveur de Promenons-nous dans les bois c’est son atmosphère singulière et plutôt réussie.

Ce qui fait qu’on ne note pas vraiment les qualités visuelles du film, c’est qu’elles sont complètement neutralisées par une absence totale de scénario... même avec des morts plus ou moins variées il ne se passe rien, il n’y a pas le plus petit début de tension, et ce qui peut bien se passer dans cette baraque isolée au fond des bois, on s’en tamponne complètement.

C’est quelque part aussi dû à un casting globalement à la ramasse... ce qui a d’ailleurs pas mal contribué à donner au film sa mauvaise réputation. Avec le recul, c’est aussi ce qui va lui donner un côté assez réjouissant. Et qui va donner aux spectateurs et spectatrices de petits moments de réconfort bien mérités de plus en plus généreux à mesure que le film avance. Plus le film avance, plus il devient chiant mais plus la performance de Clotilde Courau se dégrade, sans parler de la bonne dose de n’importe quoi distribuée ici et là... et tout ça suscite un mélange d’émotions assez bizarre.

C’est en ça que Promenons-nous dans les bois ne compte pas parmi les pires films jamais faits. Il y a un ratage évident, un gouffre entre les intentions qu’on peut discerner et le résultat final, mais ce n’est pas un navet dans la mesure où, si on se fait gentiment chier, on ressent quand-même des trucs ; et ce n’est pas une purge non plus parce qu’on ressent autre chose que de la colère (même si l’aura un peu pompeuse de la mise en scène peut parfois irriter). Il y a quand-même des choses, bonnes et mauvaises, qu’on peut apprécier, de l’ambiance générale à l’explosion finale de cabanon de jardin en passant par l’apparition de Michel Muller (qui sera laissée à l’appréciation de chacun) ou encore cet échange aussi mal écrit que mal joué :

— "Tu veux du gâtoh ?

Non-je-veux-pas-du-gâteau,-c’est-le-gâteau-du-gosse !

— (En choeur) Rhoo là làààààààààà

Hin-hin-hin

T’es une vraie cass’-couilles hein ! Tiens vazy fuMe, c’est d’la boNNe !"

Un film à voir une fois... mais pas tout seul.


Voir les 23 ingrédients du bingo des clichés de ce film

https://www.incredulosvultus.top/promenons-nous-dans-les-bois

Personnage > Agissement

Regarde par le trou de la serrure - Interprétation | Parle la bouche pleine - Passion | Fait preuve de jalousie ou de rivalité féminine - Tension | Croit apercevoir quelque chose du coin de l’œil/se sent observé·e et se retourne - Tension | Lève un pan de veste pour montrer une arme

Personnage > Caractéristique

Blues | Sa femme, sa fille sa mère ou sa sœur est morte - Interprétation | En fait des caisses

Réalisation

Fin | Véhicule ou personnages qui s’éloignent - Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables - Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite - Prend des photos : vue depuis l’objectif + bruit de déclencheur + arrêt sur image - Technique | Prises de vues multiples pour une même scène

Réalisation > Accessoire et compagnie

Ambiance | Toutes les lampes sont allumées

Réalisation > Audio

Bruit exagéré | Coup de couteau - Bruit générique | Chouette ou hibou - Musique | Classique

Réalisation > Surprise !

Découvre avec horreur | Une tête coupée - Tension | Menace qui agrippe le mollet/la cheville du personnage au dernier moment lors d’une fuite - Tension | Silhouette apparue dans le miroir alors que le personnage se redresse - Tension | Moment de tension interrompu par une sonnerie de téléphone / sonnette de porte

Scénario > Élément

Titre du film énoncé dans le film

Scénario > Ficelle scénaristique

Cauchemar | Se réveille en hurlant/en sueur/en sursaut

Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes

Objectification sexuelle | Nichons, fesses

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais
IncredulosVultus
5

Créée

le 1 nov. 2023

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