Cela faisait longtemps qu'une comédie américaine indépendante m'avait autant touché. Faut dire que le genre tourne en rond depuis de nombreuses années, qu'on a l'impression de voir et revoir toujours le même film. "Prince Avalanche se démarque des autres productions calibrées pour le sundance de par son côté expérimental, mais aussi simplement la simplicité du scénario.

Deux personnages. Deux personnages qui ne vont faire que parler d'une chose : l'amour et le sexe. C'est puéril, c'est sûr. C'est superficiel. Mais au final c'est ce dont tout le monde parle. Les intellectuels se cachent derrière des livres savants mais dans l'intimité ils se révèlent aussi enfantins que le plus bénêt des barakis. Il ne se passe donc pas grand chose, c'est surtout du dialogue et quelques petits conflits qui se résolvent par la force des choses. C'est beaucoup d'humour au milieu d'un drame aussi. Désamorcer la rancoeur d'un personnage envers l'autre en mettant en scène la course poursuite la plus ridicule de ces 10 dernières années, c'est fort.

La mise en scène est simple, mais Gordon Green ne se prive pas pour autant de quelques expérimentations. Rien de génial, certes, mais quelques petits effets ici e tlà qui rappellent que nous regardons un film, et que le medium permet quelques libertés. Ainsi, des moments surréalistes ponctuent la narration, un aspect documentaire pour certaines séquences. Et enfin, deux acteurs. Deux acteurs qui tiennent le film sur leurs épaules. Emile Hirsch d'abord, sorte de frère jumeau du bedonnant Jack Black. Paul Rudd ensuite, et surtout, le mec qui reste beau même s'il porte une moustache et se comporte comme un idiot après deux verres d'alcool.

Bref, "Prince Avalanche" est un bel hommage du loser magnifique qui sommeille en chacun de nous. Un film très honnête sur ce qui constitue le male. Une belle tranche de vie. Enfin, une comédie douce amer comme on n'en voit pas assez (mais c'est peut-être mieux comme ça).
Fatpooper
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le 3 avr. 2014

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