Comme il l'évoque dans une interview sur l'édition bluray, John Carpenter aime bien l'idée de fin du monde. Non pas par un excès de misanthropie mais il trouve (et on le comprends) le principe ciné-génique. Il a ainsi réalisé "une trilogie" autour de ce thème (sous des angles différents) : The thing en 1982, L'antre de la folie en 1995 et, entre les 2, Prince des Ténèbres en 1987.


Etant fin absolu de The thing (à mon goût, et celui de tellement de gens, le meilleur film de Big John et un des meilleurs films d'horreur qui soit), j'avais relativement fraîchement accueilli ce film lors de mon (mes?) précédent visionnage.


J'aimais bien le mix The thing + Assaut (pour le huis clos et le danger de la "possession" par une entité non-humaine + le film de siège) mais malgré cela, la paranoïa beaucoup moins poussée que son "maître", l'horreur moins organique, l'absence d'un 1er rôle comme Kurt et d'autres choses ont fait que...


A la revoyure de ce soir (dans des conditions optimales, bluray, toussa), j'ai + apprécié le film. Sa plastique est très chouette, que ce soit la photo (la salle du cylindre est très chouette) ou la musique (les différents thèmes lancinants accrochent dès les 1ère secondes et nous plongent dans une sorte de compte à rebours vers l'inéxorable), le tout magnifié par l'encodage du bluray, impeccable.


Mais surtout, sa thématique est particulièrement intéressante : cette façon de mêler, voir d'interpréter le surnaturel par la science (supernova, physique quantique, tachyons...) est vraiment une démarche intéressante et nouvelle (surtout pour l'époque). Mon intérêt (en tant qu'amateur, hein !) concernant la science des particules étant relativement récent, c'est maintenant seulement que cet aspect du film me saute aux yeux... et c'est cool !


Du coup, les directions scientifiques et théologiques, qui d'ordinaire se repoussent, aboutissent ici à


évoquer, plutôt qu'un démon, un anti-Dieu, sorte d'anti-matière du récit originel.


Le film est également l'occasion pour John d'aborder des aspects sociologiques par le prisme des sans-abris ou de l'appauvrissement d'une partie de Los Angeles.


Après, subsistent quand même de petits défauts par-ci, par là (trop de personnages notamment et au jeu inégal). Néanmoins, pour les fans bi-classés horreur et physique quantique, un chouette John Carpenter's movie à recommander. Alors, prenez le temps d'y penser ;)

gruute
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le 16 avr. 2019

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gruute

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