Prince des ténèbres est une immensité, le sommet d'un style et d'un genre. Merci L'antre de la folie de m'avoir redonner gout Carpenter, pour que l'idée du rewatch parcoure mon esprit. Et quelle idée.
En fait ici, il y a tout ce qui me plait chez Carpenter, et bien plus encore.
Déjà, Sa mise en scène de la vulnérabilité n'a jamais été aussi poussée à ma connaissance. Rien que le générique annonce l’expressionnisme de l'horreur qui ne va jamais s'arrêter de croitre en 1h40. Cet enchainement, entre les crédits, de signes annonciateurs de la fin du monde, mis en parallèle avec les trouble intimes des personnages, c'est juste sublime et ça renforce le sentiment de danger permanent, car ce problème n'est pas montré d'un point de vu universel, mais bien avec différents point de vu, indépendant des autres (le couple, la crise existentielle du prêtre). Cet apocalypse à mesure qu'il s'annonce, s’immisce dans les problèmes les plus humains qu'il soit, et c'est la plus grande force de Capenter pour moi. C'est par ça qu'il caractérise les personnages.
NB: On peut parler de cette corrélation dans nombres de Carpenter, dont l'antre de la folie (le cauchemar du personnage, et autour la fin du monde occultée, qui proviens pourtant de son cauchemar).
La mise en scène de l'horreur est aussi à noter, tant certaine innovations stylistique m'ont bluffé. Je parlais donc d’expressionnisme plus haut, car Carpenter se permet de déformer la lumière et la physique pour littéralement piéger les personnages. Il les enferme d'abord dans un mur d'humain totalement possédés, avant que ce mur ne devienne plus ambigu, une espèce de brume obscur. Une brume qui capture la lumière, comme un trou noir divin. Quand un corps s'y trouve, il est tout de suite "Caravagisé". Caravage d'ailleurs, le maitre du clair obscur, est aussi référencé dans les scènes au delà du miroir apothéose du sublime, paroxysme de la détresse et de l'horreur. Ces scènes dans le miroir rendent plus mystérieux encore ce prince des ténèbres et son dessein, car on entrevoit à un moment l'horizon d'un monde qui restera à jamais inconnu.
Pour finir ce paragraphe et cette critique, il faut aussi que je vous parle des séquences de rêves, qui d'une ont inventé une certaine esthétique qui sera reprise par internet des années plus tard, mais qui apporte surtout une densité à l’œuvre qui n'est pas négligeable, en plus de désacraliser l’icône (mais je peux pas vous spoiler donc allez voir le film).
"La nuit rapproche les gens"
disait Satan à l'abbé Donissan.