Sympathique petit vaudeville à l'américaine, Prête-moi ton mari a tout de la série Ma sorcière bien aimée. Une musique et ses petites touches sonores pour ponctuer les effets de comiques dans l'esprit de la sitcom magique, un Jack Lemmon en ersatz de Jean-Pierre Stevens, travaillant lui aussi pour une enseigne publicitaire, une Dorothy Provine très semblable à Elisabeth Montgomery et doublée en VF par la même Martine Sarcey, ne manque que le nez. Et, mieux encore les deux oeuvres sont sorties la même année, la si parfaite année cinématographique 1964 à qui l'on doit tant de chefs-d'oeuvre du 7e art !
Une sorte de Ma sorcière bien-aimée, sans sorcière.
Mais avec la délicieuse et malicieuse Romy Schneider qui, si elle ne trouve pas ici son rôle le plus transcendant, rivalise d'espièglerie et de petites moues qui vous ravissent au sens fort du terme. Ensorcelante. Jack Lemmon n'est pas à son maximum, loin s'en faut mais s'en tire avec quelques bonnes scènes. Edward G. Robinson fait un court passage remarqué et troque sa veste de gangster de Key Largo pour celui du mandant attaché aux valeurs morales et familiales.


Deux points forts viennent, avec le temps et l'âge surtout, donner une plus-value à Prête-moi ton mari.
D'une part pour les amateurs de doublage français, la présence vocale de Serge Lhorca (Sherlock Holmes, Yoda) en Jack Lemmon, Martine Sarcey déjà citée, Roger Carel en détective privé bien pris qui croyait pourtant prendre, Jean-Pierre Duclos (le James Bond de Sean Connery) en rival amoureux et surtout Robert Dalban en Boby, gérant un chouya mafieux d'un hôtel de passes. S'ajoute à la liste Romy herself avec son petit accent germanique des débuts, craquante à souhait !
D'autre part, une scène folle de gribouillage peinturluré, anarchique quoique mû par l'intérêt, sur quasiment tous les toits de la ville qui inspira peut-être le tandem Mocky-Bourvil quelque quatre ans plus tard. Une scène de pur plaisir où l'on délaisse le vaudeville général pour renouer avec la fantaisie, la poésie, un parfum d'enfance.


Laissez-vous charmer par Jack-Lemmon Bissel et sa charmante voisine bien-aimée !

Frenhofer
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le 3 nov. 2019

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