Histoire qu'on ne me reproche pas de ne faire que des critiques négatives, après avoir rondement défoncé "La désolante désolation de Smaug", je vais faire une critique sur un film que j'ai revu il y a peu de temps et pour lequel j'ai une admiration sans borne, presque à me le mâter en boucle (comme beaucoup de Miyazaki)
Ponyo, c'est un "petit" film, un "petit" conte pour enfants, un peu comme Kiki la Petite sorcière ou Totoro, il fait partie de ces films auquel Miyazaki donne une portée presque intimiste, dans le sens où il n'a pas autant de "souffle épique" qu'un Princesse Mononoké par exemple. Ici, tout se passe au même endroit, sur cette petite presqu'île du Japon, où une histoire d'amour peu commune va naître... Une relecture rafraîchissante et adorable du Conte de "La petite sirène".
Dans "Ponyo", tout se passe donc au même endroit et entre le même groupe de personnages tout au long du film, pourtant, on n'a pas l'impression une seule seconde que le film manque d'ampleur et d'ambition : à une époque où on nous sort des films où les personnages voyagent d'un bout à l'autre du globe avec des effets numériques qui nous sortent par les trous de nez, Miyazaki choisit de nous raconter une histoire aux accents locaux sur fond de décors traditionnels à l'aquarelle, que c'est rafraîchissant et beau, que c'est magique ! Que c'est plaisant à l’œil de retrouver enfin un peu de simplicité !
Il faut dire qu'il s'en passe des choses sur cette petite île, car figurez-vous qu'elle va quand même être le théâtre central de la fin du monde ! Et c'est ce que je trouve génial dans Ponyo et d'autres films comme "Dernier pub avant la fin du monde" (même si les deux productions n'ont strictement rien à voir hein), se faire dérouler une histoire qui implique la planète entière dans une petite ville, sans jamais en sortir, en voilà un parti-pris qui redonne une taille humaine et proche de nous aux choses, dans un paysage cinématographique où on ne jure plus que par le "toujours plus". Ponyo, si on va chercher un peu loin, c'est aussi une solution donnée à ce qui pêche dans notre univers actuel survolté, c'est se recentrer dans notre univers à nous, avec les gens autour de nous, c'est se raccrocher pour sauver le monde à une "simple" histoire d'amour et d'amitié entre deux enfants, sans aucune mièvreries ni lourdeurs, c'est à nouveau prendre soin de nos vieux (qui peuvent être bien funkys au final comme nous montre le film !) et croire aux sentiments vrais.
Ponyo c'est tout ça et bien plus, ce sont aussi ces scènes grandioses et centrales, sur fond de "chevauchée des Valkyries", revisité par Hisaichi, cette ambiance de "joyeuse fin du monde" qui va à contrario de tout ces films catastrophes pourrites qu'on nous sert. Il se passe des choses graves dans Ponyo si on regarde bien, pourtant nous, spectateurs, ne ressentons pas ce sentiment de gravité, comme si nous avions à nouveau l'âge de Ponyo et Sosuké, seul compte l'émerveillement devant les évènements magiques qui se passent et l'optimisme confiant que tout finira bien tant que nous restons ensemble...