Passée la farce initiale, et malgré quelques vrais moments de drôlerie Plume n'est en rien ce que promettent autant son affiche que sa bande-annonce, et ceux qui convoquent Kusturika ou Tati pour en parler me semblent le faire par facilité, ou en tout cas mentent sur la marchandise, s'en rendant compte ou pas.


Ce que nous montre Plume n'est pas drôle, et il ne cherche pas vraiment à en parler de manière drôle. Il s'agit du parcours labyrinthique et cauchemardesque d'une femme, une femme prisonnière d'une société qui ne veut pas lui laisser la possibilité de vivre sans être sous la tutelle de l'homme, homme qui par ailleurs est défaillant, lâche, profiteur et égoïste, mais ne se débrouille, la plupart du temps, pas si mal dans une société faite pour lui, et donc gangrenée par la corruption.


Cette errance apathique à la recherche de solutions pour rendre sa forme au mari tyrannique, puis pour palier à son absence, à des airs de songes, parcours cyclique de cette femme, aussi prisonnière de son environnement que de sa condition (de femme, d'épouse, de mère). Les motifs récurrents sont nombreux, les billets que l'on compte, la fumée qui investi la pièce, les nuages de poussière et de sable déplacés par la voiture, à l'image de cette disparition qui pourrait être le grain de sable brisant l'engrenage, mais ne fait rien d'autre que le bloquer.

ZayeBandini

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