Vu à la soirée du cinéma de Begaudeau, celui ci présentait le film comme un chef d'oeuvre de l'auteur... Tout en précisant que le malaise faisait partie de l'expérience cinématographique.
He bien c'est réussi dans ce cas. On suit trois petits blancs bourgeois qui se font victimiser par cinq moins petits noirs... pour une histoire de portable qui se transforme en une sorte de jeu de piste de l'humiliation.
Le titre du film donne le code : ce sont des enfants qui jouent... Dans un monde brutal, où la peur et la violence ne sont pas si loin. Une certaine cruauté parfois... mais ce sont des enfants. Et les adultes semblent indifférents et incapable d'assumer la moindre responsabilité ou autorité dans ce jeu de dupes.
Les seuls qui tentent la chose sont des contrôleurs complètement à côté de la plaque ou un des pères qui amène la violence des grands dans la leçon qu'il tente de donner à l'un des jeunes "agresseurs". Ce terme est entre guillemets car, quoi qu'il y ait évidemment un vol, ça n'empêche pas que des liens vont se nouer entre les deux bandes... La chute de l'histoire est navrante, mais, auparavant, le plus mature des détrousseurs fait la morale à ses victimes en mode " cette leçon vaut bien un fromage"...
Il n'empêche qu'on passe un moment assez malaisant en fonction de l'empathie qu'on éprouvera pour les jeunes bourgeois victimes... et que leurs "tortionnaires" (on est loin de la torture) évoquent bien des clichés de l'extrème droite par leur comportement.
Il y a aussi de belles séquences de cinéma... et des choses complètement inutiles et un peu ratées. Bref, c'est... c'est suédois quoi !