Une saga qui s'essoufle... Pas faute d'avoir essayé !
C'est après un départ bien mené par les tribulations malicieuses du toujours aussi capitaine Sparrow, qu'une brise vient ralentir l'allure du récit. On vire de bord, et comble de l'appellation de ce quatrième volet, La fontaine de jouvence, après quoi navigue les flottes anglaises et espagnoles ici, fait perdre de sa vitalité à la franchise Disney, et c'est ainsi que l'on tombe dans les profondeurs abyssales les plus...profondes dans le même temps que seul Johnny Depp tente de porter le tout sur ces épaules, aussi tatouées soient-elles... Et quand bien même il y arrive remarquablement bien (on ne change pas des mimiques qui gagnent...), les longueurs s'amoncellent, entrelacées dans des dialogues bientôt pompeux car très vite polémiques. "Pirates des caraïbes, tout de même ! Enfin ce n'est qu'un bémol, passons outre !". Mais Patatra... C'était sans compter la venue d'une satanée romance homérique entre une sirène et un jeune prêtre pointant le bout de sa niaiserie. Et quand on croit toucher le sommet de la romance feuilleton, il faut que le jeune homme qui s'est enamouraché de la créature rétorque à Barbe-Noire: "Elle a un prénom !". Après quoi il baptise lui-même la femme-poisson, (attention préparez-vous y a du niveau...): "Sirena !"... -_-'
Et le public de pouffer là-dessus quant à la recherche approfondie de l'équipe d'adaptation des dialogues en VF... Nous mais vraiment je vous jure ! qui est à la barre ?
- Ben...Rob Marshall...
- Ah ? c'est plus Gore Verbinski ? (dommage...)
Mais par pitié ne condamnons pas cet épisode un peu décevant qui parvient tout de même à hisser la grande voile grâce à quelques bon points, tels la performance toujours aussi délicieuse de Johnny (Chuck Berry avait raison: "Johnny be good"), les quelques bonnes répliques lancées droite à gauche qui font sourire notamment entre une Pénélope Cruz pas si mal en femme-pirate et notre héros, le passage des sirènes - bien qu'empruntées à un certain Homère... - , et toujours cet humour très sit-com qui règne dans les cales d'un bâtiment bourré de marins pouilleux et crasseux mais néanmoins sympathiques forbans jusque dans des paysages somptueux et luxuriants d'exotisme.
En résumé, le jugement que moi-même et les critiques que je ne peux que modestement égaler de moitié portons sur cette 4ème épopée de la franchise a bien du mal à s'adapter au nouveau cycle qu'a lancé le réalisateur par rapport au premier trio d'aventures qui frôlait la splendeur épique, illuminé par tant d'ingéniosité dans sa réalisation. Reste tout de même un certain confort dans l'univers du célèbre corsaire, où rien n'est parfait, mais à lui seul, on peut dire qu'il le cache bien.
Il faut donc parfois savoir tenir compte de sa cargaison avant d'affronter une nouvelle tempête de box-office à bord de la saga épique, et surtout bien s'armer face aux attentes des canons des critiques, aussi exigeants que les spectateurs qui affluent dans les salles en ce mois de mai. Rob Marshall se lance dans une épopée dont l'originalité de l'intrigue est à confirmer, car en ce jour plutôt bancale, et qui nous ferait regretter la réalisation de Gore Verbinski, qui s'est récemment illustré dans le malicieux Rango, avec aux commandes vocales du héros notre Johnny Depp international, décidemment sur tous les fronts. Qu'on se rassure, il tatera encore du sabre dans le 5ème et 6ème volet des aventures de son personnage désormais connu dans toutes les mers du globe. Et si la saga s'essouflait ? Juste le temps d'un soupir, pour que dans 3 ans, qu'on se le dise, la saga aie le vent en poupe !
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