Après s'être rendu compte que la trilogie originelle de POTC reposait en partie sur la performance de Johnny Depp les pontes de chez Disney ont eu la bonne idée (ou plutôt "ont vu la logique dans les chiffres du box office) de remettre le couvert et de lancer une nouvelle trilogie dédiée à Jack Sparrow.

Et bien évidemment, ce qu'on redoutait depuis cette annonce s'est produit, c'est la douche froide.
Ce film, appelons-le POTC4 ça ira plus vite, combine à la fois les mauvais côtés d'un spin-off lancé à l'arrache et ceux du syndrome des suites lancées 10 ans après, alors que celle-ci ne suit son prédécesseur que de 4 ans, un comble.
Pour le côté spin-off, on se retrouve avec la volonté de surfer sur la vague (pour un film de pirates, lolilol) du succès de la franchise sans pour autant proposer quelque chose d'innovant et aussi, logiquement, d'un manque de prise de risque flagrant. On réapplique les vieilles formules de la trilogie précédente en espérant que tout s'assemble comme avant. Même si dans POTC3 on sentait bien qu'ils n'avaient plus grand chose à dire, le film était sauvé des eaux (là encore, lolilol) par un final de fou furieux avec un combat à mort entre Jack Sparrow et Davy Jones au sein même d'un combat naval entre le Black Pearl et le Flying Dutchman ("Yo dawg, I heard you like pirates..."). Là, rien de tout ça, les scènes "d'action" s'enchainent sans que l'on pige vraiment pourquoi la faute à un scénario sans saveur. L'ajout des Espagnols ne sert à rien, mis à part à justifier le fait que les autres protagonistes n'aient pas à chercher les reliques. Dans le genre joker scénaristique on fait pas mieux.
Pour le côté "suite 10 ans après", c'est bien évidemment l'angle du fanboyisme voulu qui gâche tout. Johnny Depp l'avait dit lui-même "Pourquoi faire évoluer Jack Sparrow, tout le monde l'aime comme il est". Oui et non. Même si Depp reste fidèle à lui-même dans son interprétation, on se rend compte que le scénario ne cherche plus trop à le mettre en valeur, se reposant juste sur la performance d'acteur pour faire le show. Et a aussi droit à nouveau à Gibbs et Barbossa dont le triangle formé avec Sparrow réussit à garder ce film hors de l'eau (bon ok j'arrête). Bloom & Knightley n'étant plus de la fête, on nous rebalance un autre couple encore plus niais que le précédent, avec un acteur mâle encore plus insipide, un comble.

Mais, au final, le plus gros problème de ce film est Davy Jones. Oui, oui, Davy Jones.
Quand dans les films précédents on avait droit à l'un des méchants les plus cool/badass/etc de l'histoire du cinéma, oser nous sortir un méchant creux comme Barbe Noire relève du crime. Ce n'est pas la faute de Ian McShane, mais plutôt du manque de profondeur de son personnage. Quand on compare les 2 on a du mal à comprendre comment Jack Sparrow puisse le craindre. Et son pouvoir de maitriser les vents et cordage grâce à son épée-wiimote n'y changeront rien.

Et le pire dans tout ça, c'est que l'épilogue consacré à chacun des personnages principaux est plus bandant que le reste du film.
MickBim
5
Écrit par

Créée

le 21 mai 2011

Critique lue 440 fois

9 j'aime

MickBim

Écrit par

Critique lue 440 fois

9

D'autres avis sur Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence

Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence
Hypérion
3

Va Jack Sparrow, je ne te hais point. Mais ça ne va pas tarder à ce rythme.

A me revoir d'affilée le temps d'une journée de fièvre ce qui était encore pour moi une trilogie Pirates des Caraïbes, je n'ai pas résisté à la curiosité de finalement me pencher sur le quatrième...

le 8 oct. 2012

43 j'aime

2

Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence
Isatis
7

Critique de Pirates des Caraïbes : La Fontaine de Jouvence par Isatis

Bon allez, soyons fous : J'ai kiffé grave. Je vais un peu cracher ma bile sur les gens qui critiquent le caractère prévisible, les acteurs avec la profondeur de mon lavabo, les dialogues naïfs.....

le 18 mai 2011

43 j'aime

7

Du même critique

Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal
MickBim
1

Critique de Indiana Jones et le Royaume du crâne de cristal par MickBim

Des marmottes en images de synthèse, du fanservice gerbant, un scénario sans queue ni tête, du cabotinage à l'extrême, de l'escrime sur des voitures et un type sur une liane qui rattrape un convoi...

le 18 juil. 2010

28 j'aime